Il anticipera ainsi sur le mouvement de contestation qui s'élargit Sur fond de protestation contre la mutation «injustifiée» des neuf enseignantes de l'école primaire El Hadj-Tigrine d'Alger, le Syndicat national des travailleurs de l'éducation, Snte, fait le procès de tout le système éducatif. Il décide ainsi de débrayer en lançant une grève d'une journée, ce jeudi. Il anticipera ainsi sur le mouvement de grève qui s'élargit en prévision de la prochaine Journée internationale de l'enseignant, lundi 5 octobre. Plusieurs syndicats prendront part à cette journée de contestation dont le syndicat des lycées d'Algérie, CLA, le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation, Satef, le Snapap ainsi que du Conseil national des enseignants contractuels, Cnec. Abdelhalim Benhamouda, secrétaire général de wilaya que soutient la Fédération des parents d'élèves, a réuni hier, à l'école Aïssat-Idir (1er-Mai), un groupe de journalistes pour leur expliquer la décision prise par le Stne. Ce dernier relate la genèse de l'affaire des neuf enseignantes qui avaient subi «injustement» une mutation après vingt-trois et trente-trois ans de bons et loyaux services. Il s'élève contre ce qu'il a appelé «abus», et menace d'amplifier le mouvement de protestation si leurs doléances ne viennent pas à être prises en considération par la direction de l'éducation d'Alger et le ministère. Auparavant, deux commissions, l'une déléguée par la direction de l'éducation, la seconde dépêchée par le ministère, ne semblent avoir donné aucun résultat. La preuve est, qu'espérant voir leur requête entendue, les enseignantes ont subi le courroux de leur hiérarchie, sortie, selon les syndicalistes et les enseignantes, «vainqueur». Le col bleu déplore le côté «usurpateur» dont use la directrice qui, selon lui, se targuerait d'être «l'amie du président». Pour leur compte, les enseignantes dont certaines étaient présentes à cette conférence de presse, refusent de se soumettre à cette décision de mutation et comptent recourir à la justice. L'une d'elles a pris la parole pour lire une motion: «C'est suite à notre rapport établi à l'encontre de la directrice de l'école Tigrine que nous avons été affectées sans même passer par une quelconque commission paritaire de discipline.» Ce chapitre des relations de travail clos, le syndicaliste s'attelera à faire le procès de tout le système éducatif, déclarant que «notre école est malade et le mal se trouve au niveau de l'enseignement primaire». Prémonitoire, il définit «la réforme scolaire de catastrophique», «elle n'a rien ramené de bon, il faut la balayer, car les résultats seront catastrophiques», dira-t-il Dans son patchwork, M.Benhamouda cite le week-end semi- universel qu'il dénonce car il «ne sied ni à l'enseignant ni à l'élève» et demande de revenir à «l'ancien système du jeudi et vendredi». Le secrétaire général du Snte critiquera la commission concernée par l'allègement des programmes annoncé par le ministre Benbouzid qui, en fait «n'a jamais existé» et le tablier dont il dira que «cela relève de l'improvisation et que huit millions de tabliers, même une usine ne pourra pas les confectionner!» M.Benhamouda dénonce aussi l'obligation faite aux enseignants des sciences et physique qui doivent «enseigner en plus, l'informatique, alors qu'ils ne sont pas formés à ce propos!» Il déplore aussi «les programmes surchargés des enseignants dont certains ont jusqu'à 28 heures par semaine et 1300 bulletins à corriger». Cerise sur le gâteau et bouclant la boucle, le représentant des travailleurs réclame la révision de l'orientation des travailleurs affiliés à la Cnas et déplore que ces derniers, nom-breux, se trouvent dirigés vers l'agence de Didouche-Mourad qui grouille de monde. De quoi faire perdre son latin à ces pauvres instits.