Entre Beyrouth et Alger le ton est à la concertation politique et à la coopération économique. «Le Liban, son président et le peuple libanais n'oublieront pas les positions de soutien de l'Algérie que ce soit dans les moments difficiles qu'il a traversés ou à travers sa demande d'application de la résolution 425 et le parachèvement de la libération du sud Liban, ...(...)». C'est en ces termes que le chef de l'Etat libanais, Emile Lahoud, a entamé sa visite officielle de deux jours en Algérie à l'invitation du Président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika. Cette visite, qui s'inscrit dans le cadre du renforcement des liens d'amitié et de fraternité qui existent entre les deux pays et les deux peuples, intervient dans un contexte arabe caractérisé par une intensification des actions criminelles israéliennes à l'encontre du peuple palestinien et par un affaiblissement sans précédent des rangs arabes face aux menées de leurs adversaires. Une situation que les présidents Bouteflika et Lahoud ne manqueront pas d'aborder et d'échanger à ce propos ainsi que sur les autres questions de politique internationale leurs points de vue respectifs. Faut-il mentionner à cet égard que le Liban, depuis le sommet arabe de mars dernier, est le président en exercice de la Ligue arabe et que les deux pays font partie du Comité de suivi du plan de paix arabe qui doit coopérer avec le quartette (ONU, UE, Russie, Etats-Unis) pour trouver une solution définitive au conflit du Proche-Orient? Autrement dit, cette consultation algéro-libanaise est une opportunité pour Beyrouth et Alger pour faire le point sur les actions diplomatiques des deux pays concernant la situation dans le monde arabe. Cette visite, a dit le président libanais, permet «d' évaluer les résultats des contacts en vue de l'application des décisions du sommet arabe de Beyrouth auquel a pris part le Président Bouteflika», soulignant au passage, que celui-ci, «jouit d'une position particulière de par ses relations régionales et internationales l'habilitant à prendre connaissance des développements et le rendant apte à les évaluer». Quant à l'état des relations bilatérales, nul doute, qu'il prendra, lui aussi, une part importante dans les entretiens entre les deux chefs d'Etat. D'ailleurs, dans une déclaration écrite remise à la presse à son arrivée à Alger, le président libanais a mis l'accent sur «les aspects qui lient le Liban à l'Algérie à travers l'histoire et qui encouragent à l'approfondissement des relations bilatérales, notamment le renforcement de la coopération économique et l'échange commercial, scientifique, éducatif, sanitaire et touristique», cela d'autant que les échanges commerciaux et la coopération économique entre les deux pays sont en deçà de ce qu'ils devraient être. Aussi, à la faveur du séjour du président libanais en Algérie, il s'agira pour les deux pays de pallier les insuffisances de cette coopération économique entre le Liban et l'Algérie, et de lui trouver les moyens adéquats pour son renforcement et son élargissement suivant les possibilités et les potentialités des deux parties. Le Liban, qui est en pleine phase de reconstruction de ses infrastructures socio-économiques détruites par plus de 15 années de guerre civile meurtrière, et l'Algérie, qui a lancé un vaste plan de relance économique pour restructurer et reconstruire son économie ralentie par plus d'une décennie de sabotage terroriste, devraient trouver les formules appropriées pour nouer une coopération mutuellement avantageuse pour les deux parties dans tous les domaines. Le dynamisme et le savoir-faire des hommes d'affaires libanais sont connus de par le monde, et leurs homologues algériens pourraient y apprendre beaucoup en les approchant afin de drainer vers l'Algérie les capitaux et les investissements dont elle a tant besoin pour amorcer son décollage économique. En somme, aussi bien les entretiens en tête à tête Lahoud-Bouteflika que ceux qui seront élargis aux autres membres des deux parties seront, sans nul doute, très fructueux en termes d'intensification de la coopération entre les deux pays.