Faire connaître le patrimoine musical ainsi que les nouveaux talents. Tout un programme. Récit. C'est mardi dernier qu'a eu lieu l'inauguration officielle du 1er Salon-festival de la production musicale en présence de Mme Zehira Yahi, chef de cabinet au ministère de la Culture et de l'Information, de nombreux cadres du ministère et des membres du corps diplomatique accrédité à Alger. Organisé par Galaxie communication, ce salon qui tend à mettre en valeur le potentiel musical algérien, s'est ouvert donc mardi matin à la salle Ibn Zeydoun par un séminaire portant sur le sujet crucial que sont les droits voisins en Algérie. C'est d'abord M.Zoheir Méziane, le président du comité organisation qui entamera cette 1ère journée d'étude en mettant l'accent sur l'utilité d'un tel salon à l'ère de la mondialisation, «afin, dit-il, de rendre compte de la richesse de notre musique, dans toute son authenticité, sa diversité et sa modernité». La parole sera cédée ensuite à M.Hakim Taoussar, directeur général de l'Office national des droits d'auteurs qui présentera une communication sur la protection de la création artistique des droits d'auteur dans le monde numérique. M.Taoussar insistera sur la nécessité pour les artistes de se constituer collectivement en une association. «Mais il est important que les artistes, les auteurs, interprètes...nous aident. On a besoin de la collaboration de tout le monde en prévision des lois en vigueur», a-t-il dit. Il sera suivi juste après par Mohamed Améziane Zentar, directeur général adjoint de l'Onda qui lui, interviendra au sujet des titulaires des droits voisins qui sont en nombre de 3: les artistes interprètes, les producteurs de phonogrammes et de vidéogramme, et les organismes de radiodiffusion. Il expliquera, par ailleurs, les deux types de droits secondaires devant revenir aussi bien aux artistes-interprètes qu'aux producteurs de phonogrammes au titre de la copie privée. «Il y a une indemnité que nous prélevons sur l'appareil d'enregistrement et sur les supports vierges distribués au niveau du commerce que nous reversons à ces titulaires de droits tout en précisant que quand il s'agit de reproduction domicile, elle est exclusivement destinée à l'usage privé, si ça devient une exploitation commerciale, on rentre dans la sphère de l'illégalité totale». L'après-midi sera animée par l'artiste Sid Ahmed Serri qui, traitant du patrimoine, insistera sur l'importance pour la pérennité de ce dernier, de préserver la musique arabo-andalouse algérienne. «Nous avons constitué des enregistrements de plusieurs K7 sur le patrimoine andalou (école d'Alger, de Constantine et de Tlemcen). Le tirage est déjà fait. Il est prévu de faire de même pour le chaâbi et la musique kabyle», lui répondra M.Zentar. A l'extérieur de la salle Ibn Zeydoun, où s'est poursuivi hier le débat sur l'édition et la mondialisation cette fois, différents stands ont été placés, notamment celui de l'ANEP et de Nabi-phone qui vend ses produits (CD et K7) avec remise de 20%. Le coup d'envoi du festival - concours de la chanson algérienne - est donné à 22 heures devant un jury composé de Chérif Kortbi, Hamdi Benani, Mokhtar Boudjelida, le Dr Abderrahmane Cheriet, Slimane Djouadi, Selma Angar, le Dr Boukhari Mougari et Kouider Bouziane. Le public peu nombreux, hélas, a pu tout de même apprécier nos différents styles musicaux et se trémousser avec joie sur les mélodies entraînantes de Mourad Djaâfri, chaba Sihem, Nasro Sghir, Mahboub Khaled, Guergouz et Amine, un nouveau groupe de rap raggae qui nous interprétera Le clache. Ce duo de rappeurs cherche un éditeur pour se faire connaître. L'appel est lancé! La star de la chanson kabyle, Djamel Alam, mettra de l'ambiance avec Djawhara, Tella, en duo avec Mohamed Lamine et Tir el kafs, dédiée à cheikh El Hasnaoui. Il est à noter que c'est le groupe Polyphène qui accompagnera tous les artistes. Le clou de la soirée sera Youcef Didine qui revient sur scène avec ses célèbres tubes des années 80, notamment Tindi (reprise de Brigadie Safari d'Alpha Blondi) et Ma andi Hadja. En dépit du peu d'affluence du public, les artistes ont répondu en force à l'appel des organisateurs pour participer à ce festival. La sélection a été rude. Pour Djamel Alam, toute initiative qui aspire à mettre en lumière les talents est louable. «Je supporte ce genre d'initiative. J'espère que ce festival va permettre aux talents de sortir de l'ombre. L'année prochaine sera meilleure. Ce qui est important, c'est que les gens puissent en profiter. Il faut les aider pour qu'il y ait un résultat positif et il faut qu'il y ait un suivi». Abondant dans le même sens, Samir du groupe Triana d'Alger - programmé pour ce soir - qui rentre de Timgad après avoir fait un triomphe là-bas, déclare: «Le festival nous permet de rencontrer d'autres artistes. On souhaiterait qu'il y ait une continuité pour donner la chance aux autres de se produire comme nous, et que le meilleur gagne!»