L'entreprise élaborera une grille rationnelle, selon son premier responsable. Le Conseil national d'investissement (CNI) se réunit ce mercredi pour examiner le plan de restructuration d'Air Algérie. Le P-DG de la compagnie nationale M.Abdelouahid Bouabdallah, a fait état, hier, de la grande disponibilité des autorités à accompagner Air Algérie dans son plan de développement. «L'Exécutif a approuvé toutes les doléances de la compagnie», a-t-il souligné sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. L'Exécutif mettra encore une fois la main à la poche du Trésor public pour financer ce que Bouabdallah qualifie «de plan de redéploiement de la compagnie». 100 milliards de dinars lui seront accordés dans un premier temps. Cette enveloppe sera consacrée en bonne partie au renouvellement de sa flotte. Le premier contrat signé pour l'achat de 4 avions de 50 sièges est d'une valeur de 70 millions d'euros. Le dossier des 11 avions restants sera examiné et contrôlé par le gouvernement ce mercredi, à l'occasion de la réunion du CNI. Chaque appareil est estimé à 280 millions de DA. Air Algérie bénéficiera aussi du fonds d'investissement avec des taux d'intérêts préférentiels. M.Bouabdallah a annoncé aussi que son entreprise a demandé une dérogation sur l'impôt, en plus des avantages acquis dans le cadre de l'Andi (Agence nationale de développement des investissements). Cet argent servira également à l'amélioration de la gestion des ressources humaines, de la maintenance, des escales et le traitement des passagers. Sur le plan de la formation, Air Algérie signera avec l'une des deux compagnies qui lui fournissent les avions moyen-porteurs, un contrat qui porte sur la création d'une académie de formation algérienne. La prochaine bataille du gouvernement sera celle du service. M.Bouabdallah reconnaît que c'est le maillon faible de la compagnie. Un constat confirmé lors du dernier audit qu'a subi l'entreprise. «Nous devons passer d'une ´´culture de production´´ à une ´´culture de service´´». Le dernier audit effectué a clairement démontré une très grande faiblesse en la matière. «Nous devons absolument améliorer notre qualité de service par la formation de notre personnel, comme nous devons professionnaliser le comportement de nos travailleurs, notamment ceux qui sont en contact direct avec le public», a-t-il ajouté. Dans un autre chapitre, le P-DG d'Air Algérie a définitivement exclu la privatisation de l'entreprise. Selon lui, «l'ouverture du capital d'Air Algérie-mère ne servira à rien». Voilà une position qui tranche avec la polémique née autour de ce dossier. Par contre, le partenariat est toujours avantagé pour l'amélioration des services au sein des différentes filiales, comme le cargo et la maintenance. L'autre bonne nouvelle pour les employés d'Air Algérie, c'est la disponibilité de la direction à négocier une nouvelle grille des salaires. «Nous élaborons une grille rationnelle.» Par rationnelle entendre «des salaires qui se rapprochent le plus du standard occidental», précise l'invité de la Chaîne III. Cela même si l'entreprise a actuellement une dette de plus de trois milliards de dinars résultant de l'exploitation négative de ces dernières quatre années. Mais l'exercice 2008 a fait apparaître un résultat positif de 200 millions de dinars. «Nous sommes ainsi passés du négatif au positif, en outre nous avons augmenté le bénéfice d'un milliard de dinars», a indiqué M.Bouabdallah. Par ailleurs, ce dernier a souligné que l'entreprise affiche zéro tolérance au sujet de la sécurité des passagers.