Le ministère turc des Affaires étrangères a appelé hier les dirigeants israéliens à faire preuve de «bon sens» dans leurs déclarations visant la Turquie, après l'exclusion d'Israël de manoeuvres aériennes, qui a provoqué un nouveau froid dans les relations bilatérales. «Il n'est pas correct de tirer des conclusions politiques du report de ces exercices», estime le ministère dans un communiqué. «Les déclarations et commentaires de responsables israéliens publiés dans la presse dans ce contexte ne sont pas acceptables (...) Nous invitons les autorités israéliennes au bon sens dans leur attitude et leurs déclarations», souligne le document. Le texte précise que «la phase internationale» des exercices annuels baptisés «Aigle anatolien», auxquels devait participer Israël, du 12 au 23 octobre, a été «reportée après consultations avec les autres pays impliqués», sans citer nommément l'Etat hébreu. La «phase nationale» des exercices, c'est-à-dire avec des seuls appareils turcs, aura bien lieu, ajoute le document. Dans des informations parues dans la presse israélienne, certains responsables cités sous couvert d'anonymat ont laissé entendre qu'Israël pourrait revoir ses projets de vente de matériel militaire à la Turquie, après avoir été exclu de ces manoeuvres organisées depuis 2001 au-dessus des vastes plaines de Konya (centre de la Turquie). Selon la radio militaire israélienne, l'annulation de ces exercices auxquels devaient également participer des appareils américains et de pays de l'Otan, traduit la dégradation des relations entre Israël et la Turquie depuis l'agression menée par l'armée israélienne contre la bande de Ghaza en début d'année. Cette agression de 22 jours a fait plus de 1400 morts palestiniens, selon des sources médicales palestiniennes. Les dirigeants turcs, dont le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, l'avaient vivement critiquée. En 1996, Israël et la Turquie ont signé un accord de coopération militaire, condamné par la plupart des pays arabes et l'Iran. La Turquie, pays majoritairement musulman au régime laïque, est le principal allié d'Israël dans la région mais entretient des liens étroits avec les Palestiniens.