Le tourisme est à la Tunisie ce que le pétrole est à l'Algérie, à la seule différence que l'un est une ressource épuisable et l'autre ne l'est pas. Entamée il y a cinq jours, la campagne électorale pour l'élection présidentielle du 25 octobre prochain se déroule sans grand bruit que suppose une échéance présidentielle. Le Conseil constitutionnel tunisien a validé quatre candidatures à cette élection: le président sortant, Zine El Abidine Ben Ali, qui se présente pour un cinquième mandat. Le secrétaire général du Parti de l'unité populaire (PUP) et ancien journaliste, Mohamed Bouchiha. Il a été le premier dirigeant de l'opposition tunisienne à se porter candidat à la présidentielle. Ahmed Inoubli, secrétaire général de l'Union démocratique unioniste (UDU), qui a indiqué que sa candidature s'inscrit dans le cadre du soutien indéfectible à toutes les causes de la nation arabe. Et enfin, le secrétaire général du Mouvement Ettajdid, Ahmed Brahim, qui postule pour la première fois sous la bannière d'une alliance entre son parti et des groupes de gauche. Dans d'autres pays, notamment ceux du monde arabe, un pareil rendez-vous électoral aurait suscité beaucoup de craintes et d'incertitudes dans un contexte régional et international qui n'est pas clément pour les pays de la rive Sud. Si l'on n'a pas de doute sur l'issue de cette élection présidentielle, c'est parce que la Tunisie, pays du Juste Milieu, opterait pour un changement dans la continuité. Aussi, ce rendez-vous sera pour la Tunisie, une halte sur les réalisations économiques et sociales et celles en matière de développement humain de ces 20 dernières années. Sur ce terrain, qui fait rougir plus d'un pays dans le monde arabe, Ben Ali est très à l'aise. Depuis son accession au pouvoir, il faut reconnaître que Ben Ali, qui a instauré un système présidentiel centralisé, a pu impulser l'action du gouvernement et en assurer le suivi. Son action a permis de réhabiliter l'entreprise en Tunisie et surtout de libérer les énergies au plan économique: que ceux qui ont l'esprit d'initiative s'enrichissent sans avoir à en rougir. C'est ce qui explique d'ailleurs une floraison d'entreprises tunisiennes de plus en plus agressives au plan régional et qui rivalisent avec des géants européens. C'est de cette manière que s'est manifesté l'effet Ben Ali, qui «fouette» son gouvernement à chaque fois qu'il sent que la «monture» baisse de régime. Il pousse son Exécutif à sortir de sa frilosité et à briser les lourdeurs bureaucratiques quand il s'agit de créer des entreprises, d'accorder des crédits et autres encouragements pour booster l'investissement. La récession économique qui a sévi dans le monde notamment dans les pays de l'Union européenne, principal partenaire économique, a eu un impact direct sur la Tunisie, mais sans grands dégâts, sans que le pays chavire. C'est parce que les fondamentaux de l'économie étaient solides que le pays a pu juguler les effets de la crise économique mondiale. Mais l'aisance économique n'est pas le seul point fort ou le seul acquis que peut exhiber l'équipe de campagne du président sortant. Le système éducatif s'est amélioré. Il est l'un des plus performants dans le monde arabe, voire le meilleur. Et ce n'est pas dans le dossier des droits de la femme qu'un pays du monde musulman ou arabe peut rivaliser avec la Tunisie! Les femmes au pays de Bourguiba ont franchi des pas importants dans la jouissance de leurs droits. C'est en circulant dans les rues de Tunis que l'on se rend compte de ses acquis en termes de liberté de la femme sans dépassements. L'autre principal acquis de l'ère Ben Ali, réside dans la formation des ressources humaines. C'est un choix politique pour lequel a opté la Tunisie: au cours de ces vingt dernières années, l'Etat s'est consacré à la formation et à l'approfondissement de l'oeuvre engagée depuis l'indépendance en matière d'éducation et de formation professionnelle. Dans le même temps, la Tunisie n'a pas négligé la politique d'aménagement du territoire qui a privilégié et les infrastructures et la qualité de vie des citoyens. Selon les statistiques officielles tunisiennes, plus de 99% des ménages ont l'électricité, 98% sont raccordés au réseau d'eau courante et plus de 81% au réseau d'assainissement. Que veut de plus le peuple? Ces aspects nous amènent également à parler des acquis sur le plan touristique, mais là c'est un autre chapitre qu'il va falloir ouvrir. Le tourisme est à la Tunisie ce que le pétrole est à l'Algérie, à la seule différence que l'une est une ressource épuisable et l'autre ne l'est pas.