La saison a été bonne, les pluies abondantes et les éleveurs sont en voie de reconstituer leurs cheptels. Les marchés des ovins, à quelques semaines de la fête de l'Aïd El Adha, connaissent une nette flambée des prix. Selon Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural invité, hier, de l'émission radiophonique Tahaoulat de la radio Chaîne I, cette situation trouve son explication dans «la sécheresse survenue dans notre pays durant les années 2006, 2007 et 2008». A cette époque, les éleveurs étaient contraints de réduire, «pour ne pas dire abandonner leurs cheptels faute de pouvoir procurer l'aliment nécessaire pour l'élevage du bétail». Maintenant que la saison a été bonne et les pluies abondantes, «ces éleveurs sont en voie de reconstituer leurs cheptels», a-t-il expliqué. Et d'ajouter que pour permettre à tout le monde de s'approvisionner en viande rouge à l'occasion de l'Aïd, des centres régionaux pour l'abattage d'ovins et la vente de viande sont en construction.Dans un autre volet, le ministre est revenu sur la loi de finances complémentaire (LFC 2009) en déclarant que cette dernière «a un apport bénéfique sur le secteur de l'agriculture en général, et celui de l'autosuffisance alimentaire en particulier». D'après le ministre, les textes de cette loi apportent une «vision futuriste» au secteur de l'agriculture. Autre fait, elle encourage également la création d'organisations libres sous forme de coopératives regroupant plusieurs agriculteurs ou éleveurs. Le but attendu de cette démarche est de permettre une certaine complémentarité entre ces derniers, mais aussi «une production et un approvisionnement du marché d'une manière régulière et continue». Dans ce sens, Rachid Benaïssa a rappelé que le Président de la République, lors d'une visite à Biskra, a décidé d'une enveloppe annuelle d'un montant de 200 milliards de dinars pour le secteur agricole et rural, destinée à la promotion de la production. La hausse vertigineuse et constante des prix des légumes et des fruits portant un sérieux coup au pouvoir d'achat de la majorité des familles algériennes, a été également évoquée. Affirmant que la production a été «très bonne cette année du fait des pluies automnales bénéfiques qui se sont abattues sur l'ensemble du pays», il a toutefois expliqué que la stabilité des prix n'est pas dictée uniquement par la loi de l'offre et de la demande. Selon lui, «la mise en place d'un réseau de stockage permettrait la stabilisation progressive des prix des fruits et légumes et surtout les produits saisonniers». Pour ce qui est des produits de base, notamment le pain et le lait, il a avancé que l'Etat attribue chaque année un budget de 200 milliards de dinars pour stabiliser leur prix.