Les lycéens étaient sortis, jeudi, dans la rue pour manifester leur refus du volume horaire en application dans les établissements. Ils étaient très nombreux à assister au rassemblement organisé au niveau du lycée Fadhma-N'Soumeur, où la marche a débuté vers 10h. Un seul mot d'ordre, une seule revendication: le volume horaire qui s'étale jusqu'à 17h30 doit être revu et corrigé. Au centre-ville, les lycées scandaient des slogans hostiles aux récentes décisions de la tutelle concernant la répartition des emplois du temps. «Nous ne pourrons jamais suivre ce rythme infernal», lançait un jeune marcheur. De l'autre côté, sur les trottoirs, les passants n'affichaient pas une mine indifférente. Bien au contraire, les discussions allaient, toutes, dans le sens de la revendication des élèves. «J'ai, deux enfants, l'un au lycée, l'autre au CEM mais, croyez-moi ces décisions d'allonger les cours à 17h30 n'est pas du tout une bonne idée», dira un homme à la cinquantaine, qui nous a abordé au passage des marcheurs. Sur un ton plus agressif, un jeune attablé à une terrasse de café, évoquera ce qu'il considère être à l'origine de tous ces problèmes. «C'est parce qu'ils ne peuvent pas faire respecter le nouveau week-end, voilà le vrai problème, dont personne ne veut parler», martèle-t-il. «Même les enseignants fuient leurs responsabilités. Ils ne cherchent que les augmentations», lancera en notre direction un jeune lycéen. En fait, les discussions avec les marcheurs révélaient une véritable angoisse parmi les lycéens. La surcharge des classes n'était plus un problème comparée à celle des emplois du temps. Certains élèves évoqueront aussi les lycées répartis à travers les communes. Ces derniers, avec le nouvel emploi du temps, verront la recrudescence des absences surtout des filles. Sachant que ces établissements sont souvent situés loin des élèves, ceux-ci recourent, faute de transport scolaire, aux fourgons clandestins. La majorité des lycéens, par manque de moyens finissent le chemin à pied. Dès 17h30, les parents commencent à manifester des inquiétudes essentiellement au sujet des filles. Notons également, que la contestation de ces dernières décisions, ne se limite pas uniquement aux lycéens, mais à tous les cycles qui ne se sont pas organisés pour parler d'une même voix. L'allongement des horaires jusqu'à une heure tardive de la journée pénalisera sans nul doute aussi les élèves du cycle primaire. Cela ne doit pas aussi faire oublier les autres problèmes, dont souffrent les établissements. La violence commence à gagner du terrain dans les milieux scolaires à travers le territoire national. L'année passée, des bagarres rangées ont eu lieu dans les cours des établissements sous les regards impuissants des professeurs et des responsables. Un grand nombre de ces derniers ont été agressés dans les classes par des élèves.