Les trois partis sont très préoccupés par les sénatoriales. L'Alliance présidentielle est dans la tourmente. Les trois chefs de file de cette entité politique n'arrivent pas à se réunir autour de la même table pour discuter des prochains enjeux politiques, notamment les sénatoriales et la tripartite. Prévu au mois de Ramadhan dernier, puis reporté pour la fin septembre avant d'être programmé pour la mi-octobre, le sommet de l'Alliance est a priori gelé jusqu'à nouvel ordre. «A l'heure actuelle, il n' y a pas eu de contacts officiels entre le FLN, le MSP et le RND quant à la tenue de cette rencontre», nous confie Abderrahmane Saïdi, président du conseil consultatif du MSP. La rencontre doit être convoquée, suivant le règlement intérieur de l'Alliance, par M.Bouguerra Soltani, dont le MSP assure la présidence. Qu'est-ce qui explique la position de Soltani? Son bras droit au MSP, avance comme argument l'agenda très chargé de l'ancien ministre. Ce dernier, après avoir effectué une Omra durant le mois sacré, a pris part à une conférence économique en Egypte. De retour au pays, le président du MSP se trouve confronté à de sérieux problèmes touchant deux secteurs gérés par ses ministres, les Travaux publics et la Pêche. Même si officiellement, le parti minimise les dégâts et estime que des erreurs commises par des «cadres qui ne sont pas du MSP» ne doivent pas se transformer en campagne contre le MSP. Selon certaines indiscrétions, les deux ministres en question, MM.Amar Ghoul et Smaïl Mimoun, ont été invités à s'expliquer sur les deux scandales devant la direction du parti. Laquelle a affiché une solidarité sans faille avec ses militants. Tout compte fait, les chefs de file du MSP, du RND et du FLN très occupés chacun par son agenda, vont saisir l'opportunité du sommet pour discuter des sujets de divergence, à commencer par les sénatoriales. En effet, à l'heure actuelle, seul le MSP défend la thèse des alliances au niveau local. Pour leur part, le RND et le FLN font l'impasse sur cette question, comme ils l'ont fait par le passé sur l'option des listes communes dans les élections locales et les législatives. La donne change cette fois-ci, comme le souligne si bien M.Saïdi, les alliés stratégiques n'ont presque pas le choix. «La logique politique, ajoute-t-il, impose des alliances pour les prochaines sénatoriales.» Démonstration par les chiffres: des 48 wilayas, seules 5 peuvent se passer de l'Alliance, les autres sont «condamnées» à passer par la table des négociations. Le MSP s'apprête à utiliser cette carte et devra profiter d'une situation qui lui convient parfaitement. Saïdi n'hésite pas à évoquer les «mécontentements» au sein des autres partis qui pourraient conduire certains à opter pour «le vote-sanction contre leurs propres militants». Même les partis majoritaires dans les assemblées locales ne sont pas tout à fait «rassurés» L'allusion est faite au FLN dont la crise s'installe dans la durée.