L'Alliance présidentielle tiendra une réunion mercredi prochain au siège du MSP au cours de laquelle le parti de Bouguerra Soltani passera la présidence tournante au RND pour une durée de trois ans. A l'ordre du jour de cette «revoyure» figure le bilan des élections pour le renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation du 29 décembre dernier. Le triumvirat de partis va certainement revenir sur le déroulement et les résultats de ces élections qui ont consacré la mainmise du FLN sur la chambre haute du Parlement et surtout l'avancée du RND, sans toutefois manquer de revenir sur l'accord politique entre le parti de Louisa Hanoune et celui d'Ahmed Ouyahia au détriment du FLN et surtout du MSP, qui perd ainsi son groupe parlementaire. Bouguerra Soltani, interrogé récemment à ce sujet, a, tout en assurant du maintien de son parti au sein de l'Alliance présidentielle, indiqué que «l'évaluation sera opérée dans un cadre légal suivant les délais fixés». Le président du MSP, qui, dans l'une de ses dernières sorties médiatiques, n'a pas hésité à parler d'«égoïsme» de ses partenaires politiques, notamment lors des dernières sénatoriales, a promis de demander des éclaircissements. Le président du MSP est revenu sur les conditions ayant prévalu à la signature du document qui a scellé le pacte du 16 février 2004, disant qu'à cette époque, l'Algérie avait besoin de regrouper toutes ses forces politiques pour faire échec à certains aventuriers : «Nous étions conscients que nous allions travailler pour la stabilité de l'Algérie et pour la mise en œuvre du programme du président de la République.». L'Alliance n'est pas allée loin parce qu'elle existe au niveau du gouvernement et du Parlement et non à la base des trois partis politiques, dans les APC ou les APW, mais aussi en raison de l'accord politique entre le Parti des travailleurs et le Rassemblement national démocratique pour le renouvellement partiel du Conseil de la nation. «Si cette alliance est conjoncturelle, nous devons l'oublier et tourner la page. Si, par contre, ce n'est pas le cas, il faudra en débattre, voire revoir le document de février 2004. Nous allons demander des éclaircissements, parce que nous nous étions mis d'accord pour que l'alliance ne comprenne que les trois partis. Cela dit, nous pouvons discuter de la possibilité d'intégrer d'autres formations. On le fera le 3 février prochain, date à laquelle le MSP prendra la présidence tournante de l'Alliance.» Une initiative que le FLN ne manquera pas de soutenir eu égard aux appréhensions qu'il nourrit sur l'alliance qu'il juge «contre nature». Il va sans dire que, quelle que soit l'issue de la réunion de mercredi prochain, il y a un fait que personne ne peut dénier : l'Alliance présidentielle traverse une de ses plus graves crises de cohésion que ses membres tentent de maintenir au strict plan formel. En témoigne le recours du RND à la signature avec un non-membre de l'alliance d'un accord qui plus est politique et non conjoncturel. Si l'on ajoute la concurrence ouverte entre le FLN et le RND et les problèmes internes, notamment la dissidence ouverte d'une partie du MSP, qui reste la préoccupation majeure de cette formation, que reste-il alors de l'Alliance présidentielle ? Pas grand-chose, tenterions-nous de dire, mais ce qui est sûr, mercredi prochain les trois membres de l'Alliance seront fixés sur leur sort. A. R.