Les trois chefs de parti cherchent à donner une endurance à une entité essoufflée. Le rendez-vous est pris pour samedi prochain chez le RND, apprend-on de sources proches du FLN. Le MSP devra passer le flambeau au parti de Ouyahia qui entamera une valse à deux temps; c'est-à-dire parer au plus pressé en éloignant le spectre de la contestation interne et faire le tour des popotes par un décompte de voix des grands électeurs en prévision des sénatoriales de décembre prochain. Il sera également question d'un bilan à faire sur le parcours de l'Alliance après trois années d'existence. Créée autour du programme du président Bouteflika, cette instance est restée dans un état stationnaire en raison des divergences de fond entre les chefs de partis qui la constituent. Mais, à chaque fois, on a brandi sa plate-forme pour donner la réplique aux écrits de presse qui ont unanimement relevé son côté spectacle et l'absence d'initiatives, hormis les déclarations pompeuses devant les médias réunis pour la circonstance de passation une fois tous les deux ou trois mois, avant de tomber dans un état d'hibernation ponctué par des improvisations cycliques ou des déclarations tonitruantes sans effet sur le cours des événements. C'est le cas de le dire pour les élections partielles de Kabylie, décidées par le RND sans consultation des partenaires de l'Alliance, puis le projet de révision de la Constitution, décidé unilatéralement par le FLN et boudé au départ par les deux autres, ou enfin la question des salaires qui a failli faire exploser ce regroupement. Le MSP a toujours gardé la ligne médiane entre les deux, ne réagissant jamais à chaud dans la polémique. Il s'est rangé un petit peu du côté du FLN quand Daâdouaâ (président du groupe parlementaire du FLN) avait menacé de recourir à la motion de censure pour faire tomber Ouyahia. Mais l'Alliance aura à terminer, bon an mal an, son mandat jusqu'à 2009. D'où l'inquiétude qui s'empare de ses animateurs. Ils savent que les divergences iront crescendo à l'approche des élections sénatoriales, législatives et locales. Ils cherchent à dépasser leurs ressentiments en mettant cette entité -présidentielle- à l'abri des querelles et la préserver des sautes d'humeur. Ils veulent ainsi lui donner un nouveau souffle, quitte à boire le calice jusqu'à la lie, pour ne point gêner le président dans sa marche vers la concrétisation définitive de la paix. La rencontre de samedi prochain sera une autre tentative de briser la routine dans laquelle s'est installée l'Alliance depuis sa création.