Les industriels privés nationaux et étrangers sont sollicités par le ministre de l'Industrie afin d'investir dans des secteurs délaissés jusqu'à présent comme l'électronique et la pétrochimie. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, trouve que l'Algérie importe beaucoup d'équipements industriels. Fort de ce constat, il a réitéré hier, à l'occasion de l'ouverture du Salon de l'industrie à la Safex, qu'il est urgent d'asseoir les conditions nécessaires pour une relance de l'industrie locale. L'un des projets prioritaires cités par le ministre lors d'un point de presse en marge de l'inauguration du Salon a été celui de l'industrie automobile. Selon lui, la vision du gouvernement sur ce dossier est claire. «On ira vers une industrie automobile et cela relève d'une volonté ferme du gouvernement», a-t-il insisté. Il ne reste plus qu'à connaître les modalités pratiques pour la réalisation du projet. Sur ce point, M.Temmar a indiqué que des contacts réguliers ont lieu avec l'Union professionnelle des industriels automobiles et mécaniques (Upiam) présidée par Brahim Bendris. Le but est d'arrêter le taux d'intégration dans ce nouveau projet. Pour le gouvernement, il ne s'agit pas seulement de disposer d'usines d'assemblage de pièces détachées importées. Selon le ministre, l'objectif est de susciter le développement d'un réseau de sous-traitants locaux qui livreront 30% ou 50% des composants nécessaires à cette industrie. Lors de sa visite au Salon, le ministre s'est entretenu avec de nombreux opérateurs locaux et étrangers. Certaines sociétés algériennes ont présenté des produits importés puisqu'elles ne font que se charger de leur commercialisation en Algérie. Le ministre n'a pas cessé d'inviter les représentants de celles-ci, à contacter les sociétés productrices étrangères pour leur proposer de s'installer dans le pays. Parmi les stands des pays étrangers visités, il y a notamment ceux de la France et de la Pologne. Au stand de ce dernier pays, le ministre a été particulièrement intéressé par les offres concernant les nouvelles technologies en matière d'automatisation. Temmar a révélé que son département a l'intention de lancer un grand projet visant à moderniser l'industrie et que cette fonction est parmi celles qui devraient être développées en priorité. Il est prévu que des contacts approfondis soient pris avec une société polonaise d'automatisation dénommée Aiut afin d'explorer les moyens de coopération avec les sociétés locales. Parmi les sociétés algériennes auxquelles le ministre s'est intéressé on peut citer l'entreprise de réalisation électrique. Ses responsables ont expliqué que la société a pris en charge l'électrification du nouvel aéroport d'Alger. Une fois que le ministre a pris connaissance des offres des sociétés nationales, il n'a pas hésité à inviter les opérateurs locaux à investir certains secteurs délaissés par le privé jusque-là, à l'instar de la pétrochimie. Devant ce vide, le ministre estime que l'Etat algérien doit prendre le relais et s'occuper à relancer ces secteurs. Le ministre a néanmoins déploré la faible participation dans le produit intérieur brut. Il espère que la stratégie industrielle puisse être à la hauteur pour renverser la vapeur et inciter les opérateurs à proposer davantage de produits sur le marché. Un appel a aussi été lancé aux experts afin qu'ils mettent leur expertise au profit du secteur industriel. Dans ce cadre, il faut rappeler que l'Union professionnelle des industriels automobiles et mécaniques et l'Ecole nationale polytechnique d'Alger ont signé depuis l'été dernier une convention cadre de coopération et d'échanges scientifiques et technologiques.