“Le gouvernement a pris la ferme décision de mettre en place une industrie de l'automobile. Cela concernera l'automobile de grande consommation ainsi que les grands véhicules industriels et intermédiaires.” C'est ce qu'a déclaré hier le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements au Palais des expositions, aux Pins-Maritimes en marge du salon “Alger Industries-2009”. Le ministre a précisé que cette décision n'est pas la sienne, mais plutôt celle du gouvernement. “C'est une décision politique du gouvernement et non pas par un ministre”, a-t-il indiqué pour se démarquer de ceux qui considèrent cette décision comme étant propre à son département. “Même si le gouvernement venait à accepter qu'un montage de véhicules se fasse en Algérie, cela ne serait qu'une première étape avant d'aller vers la fabrication”, dit-il avant de noter “qu'il est impossible que la politique nationale ne soit que le montage”. Interrogé sur la difficulté de fabriquer un véhicule totalement algérien compte tenu des contraintes en la matière, le ministre qui dira que les choses ne se feront pas du jour au lendemain, précisera que “nous voulons des véhicules fabriqués au moins à hauteur de 30%, 40% par un savoir-faire algérien”. “L'industrie automobile est très complexe, il faut y aller progressivement”, dit-il. Sur cette question, le ministre de l'Industrie, qui évoquera la volonté du gouvernement à mettre le paquet sur la promotion de la production nationale dans le cadre de la stratégie industrielle, parlera de sous-traitance des entreprises publiques et privées dans la perspective d'une industrie automobile algérienne. “Nous allons utiliser les sous-traitants nationaux”, dira-t-il. Le ministre évoquera une rencontre récente avec des sous-traitants pour les identifier. Sollicité sur la décision de l'Etat d'aider financièrement certaines entreprises publiques, Temmar a précisé que “c'est une décision étudiée et analysée qui vise à relancer la production nationale”. “Nous avons essayé d'ouvrir au maximum pour attirer les investissements, mais les investisseurs ne sont, malheureusement, pas venus dans les secteurs souhaités. Par conséquent, la stratégie actuelle de l'Etat et du gouvernement s'appuie sur la relance de la production nationale”. Par ailleurs, il a déploré que les entreprises privées algériennes n'aient pas investi “dans des secteurs industriels importants pour la croissance économique, l'intégration régionale et la compétitivité de l'Algérie sur le plan international''. Et de noter que “le gouvernement a décidé de lancer des opérations visant à relever les secteurs industriels, créer de l'emploi et à faire démarrer la machine industrielle nationale”. Dans le même temps, “le gouvernement a également décidé de revoir le secteur public et d'en identifier les industries les plus importantes telles que la mécanique, l'électronique, l'électromécanique, la pétrochimie et, peut-être à l'avenir, le transport aérien, dans le but de les aider à se développer”. Le 3e salon “Alger Industries-2009” a ouvert ses portes avec la participation de plus de 160 entreprises dont 80 étrangères. Inaugurée par le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Hamid Temmar, cette édition, qui se tiendra jusqu'à mercredi prochain, se veut “une plate-forme idéale pour les opérateurs désirant faire connaître leurs procédés, produits et services dans les secteurs industriels”. Le salon est également “un rendez-vous pour explorer les opportunités d'investissement, développer des relations commerciales, consolider des partenariats et s'informer des tendances dans les secteurs en pleine mutation”. Il est utile de noter à cet égard que les secteurs d'activité représentés dans ce salon sont l'assemblage, le montage, l'électronique industriel, le soudage, le découpage, la manutention, le levage, le stockage, la vision industrielle ainsi que les machines et outils. Les entreprises étrangères participantes proviennent notamment de Tunisie, Turquie, France, Allemagne, Espagne et Pologne.