Les placements d'une partie des avoirs à l'étranger ne seraient pas d'une rentabilité appréciable à cause de la baisse des taux d'intérêt. La dépréciation des réserves de change placées à l'étranger est toujours d'actualité. Les pertes pourraient même avoisiner 43 milliards de dollars. Cette situation peut se produire lorsque des montants placés sont retirés avant l'arrivée à échéance des dépôts, ce qui fait que les intérêts seront perdus. Les gains non empochés peuvent atteindre 30% de ce qui est dû en principe pour le Trésor public. La baisse des taux d'intérêt est un autre facteur conduisant à une dépréciation des réserves de change. Une partie des quelque 140 milliards de réserves de change est placée à l'étranger, entre 50% et 90% selon les sources. Si l'on convertit ces montants en valeur équivalente en or, toute baisse du cours de ce métal conduirait également à une dépréciation des réserves. Ce ne sont donc pas les sources de risques qui manquent. Alors, le rendement réel des placements des réserves de change algériennes à l'étranger n'est pas satisfaisant pour tout le monde, même si du côté officiel on n'a pas encore trouvé mieux pour fructifier les revenus engrangés suite à l'exportation des hydrocarbures. Il y a bientôt une année, le ministre des Finances avait déclaré à l'APN, que plus de 70% des réserves de change sont placés en titres souverains, c'est-à-dire en bons de Trésor (40% dollars, 40% euros, 5% livres sterling et 5% en yens). Les Etats-Unis d'Amérique sont l'une des destinations privilégiées des réserves ce qui n'est pas sans conduire à poser certaines questions sur le devenir de ces avoirs suite à la crise financière mondiale. Le reste des réserves, soit 30% est déposé par la Banque d'Algérie au sein de banques bien cotées dites AAA (triple A, la note d'évaluation la plus élevée). Pourtant, la crise a montré que la faillite de banques AAA n'est pas impossible. D'autres risques, comme l'inflation pèsent sur ces réserves acquises grâce à l'appréciation du prix du pétrole. L'Algérie peut perdre cet avantage du fait de la dépréciation du dollar. Cette menace subsistera tant que la rente est tirée uniquement du pétrole échangé contre des dollars. Les effets d'une dépendance aux hydrocarbures ne se font pas seulement sentir lorsqu'il s'agit de se prononcer sur l'emploi des devises, car il se peut qu'une raréfaction des revenus se manifeste suite à une baisse des prix. Les financements en devises ne pourront plus évoluer au même rythme que pendant les années précédentes. Les dernières mesures sur le commerce extérieur visent d'ailleurs à restreindre le transfert des devises. Les recettes pétrolières pourraient atteindre 40 milliards de dollars en 2009, soit la moitié des recettes réalisées en 2008 évaluées à 78 milliards de dollars. Sonatrach a besoin pour son financement de 63 milliards de dollars entre 2009 et 2013. Les investissements de Sonelgaz seront de 15 milliards pour la même période, soit 78 milliards au total. C'est environ 19 milliards de dollars par an, soit près de 50% des recettes de Sonatrach. 20 milliards seront destinés aux autres secteurs de l'économie. Même si tout ce montant est réservé à l'importation, il est quand même réduit de moitié. Le seul espoir de sortir de cette spirale est de voir les prix du pétrole remonter à plus de 70 dollars. En attendant, le gouvernement peut toujours se targuer d'avoir utilisé les revenus des exportations dans d'autres postes à part celui de les placer à l'étranger. Il a pu réduire l'endettement du pays. Le principal de la dette en 2009 est inférieur à 4 milliard de dollars. Au milieu des années 1990, le service de la dette était également important et absorbait plus de 70% des recettes d'exportation. Le remboursement anticipé de la dette extérieure a mis fin à cette situation. Mais il reste que la notion de perte n'est jamais absente. Si les placements sont effectués à court terme ou à moyen terme, tout retrait avant terme supposerait que l'on perde les intérêts. Il faut d'ailleurs se poser la question sur ce que rapportent ces placements, sachant que le taux directeur de la Réserve fédérale américaine est de 0,25%, celui de la Banque centrale européenne de 1% et celui du Japon et de la Banque d'Angleterre se rapprochant également de zéro. Ces placements financeraient donc les économies des autres pays au lieu d'être investis en Algérie. Pour mieux orienter ces réserves, le pays songe déjà à acheter les obligations du FMI.