Le procureur général a rejeté le jugement de l'accusé dans le cadre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Le tribunal criminel près la cour d'Alger siégeant en session ordinaire du troisième trimestre 2009 a examiné, après plusieurs reports, le dossier du dénommé Boulbadaoui Ibrahim, ancien terroriste du GIA ayant pris le chemin du maquis dans le vaste massif d'Akfadou au début de 1994. Originaire du quartier dit Diar El Baraka à Baraki et âgé de 38 ans, ce dernier a rallié la Libye puis la Tunisie au cours de l'année 2006, avant de s'établir en Allemagne. Il a reconnu, devant le tribunal, son appartenance à un groupe terroriste armé ainsi que sa fuite vers l'Allemagne clandestinement sous un autre nom (Michel Antonio). L'anarchie et la dissension prévalant à cette époque entre les différents groupes du GIA l'auraient poussé à prendre la clé des champs vers l'étranger, selon ses propos. Cependant, le représentant du ministère public affirmera que le motif réel de la fuite est la tentative de meurtre avec préméditation commise contre H. Abd El Aâli à Baraki suivie de meurtre volontaire avec préméditation et guet-apens perpétrés tous les deux au début de l'année 1994. Concernant le premier cas, l'accusé a été reconnu par la victime blessée tandis que pour le second, soit l'assassinat du dénommé G.Mouloud, perpétré dans la nuit de 21 février 1994 par un groupe terroriste composé de 3 ou 4 individus armés, l'enquête et les investigations de la police avaient conclu que parmi les assaillants figuraient l'accusé et un certain Ghazi Abdenour, un terroriste abattu par les services de sécurité. Toutefois, le procureur général près la cour d'Alger a rejeté la demande de juger cet ex-terroriste ayant bénéficié des mesures de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Le rejet a été accepté par la chambre d'accusation. Aussi, il a été jugé dans le cadre du droit commun. Ce dernier a été arrêté pour trafic de documents de voyage (passeport) par la police allemande et a écopé d'une peine de 2 ans et demi de prison ferme. A l'adoption de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, l'accusé a fait une demande de réduction de peine pour rentrer en Algérie et bénéficier ainsi des disposition de ladite loi, demande acceptée, toutefois, par la justice allemande qui a procédé à son extradition. Dans son réquisitoire d'hier, le parquet général a requis la prison à perpétuité. L'acquittement à peine prononcé, l'accusé a crié «Allah Akbar» en se jetant à terre en génuflexions.