Hormis cela, Benflis n'a rien apporté de nouveau en réponse aux multiples préoccupations soulevées par les députés. Le Chef du gouvernement, dans sa réponse aux multiples critiques et remarques formulées par les députés, a longuement insisté sur la problématique de Kabylie qui envenime les affaires internes du pays depuis une année et demie. Ali Benflis l'a volontiers admis en signalant que «toute l'Algérie souffre avec la Kabylie». Il n'en a pas moins tenté d'expliquer ce que beaucoup d'observateurs avaient eu à qualifier de «laxisme» gouvernemental par rapport à l'absence de mesures d'apaisement prises en faveur de cette région, qui, ne voyant rien venir, a même fini par renouer avec la violence et l'intransigeance dans ses positions. «Je ne suis pas partisan, a-t-il décrété en affichant ses convictions personnelles, des effets d'annonce. Mais plutôt attaché aux démarches d'ouverture, de concertation et d'échange.» Il a, de la sorte, profité de cette tribune pour lancer un autre appel en direction de cette région, «seul moyen à même de conduire à un rapprochement progressif des points de vue, pour surmonter les méfiances et instaurer un climat de sérénité qui permette de dégager des solutions durables et définitives aux crises.» Ce choix, celui de la réflexion empesée, peut s'avérer peu judicieux puisque le temps presse et que les élections locales sont dans un peu plus de deux mois. Au cas où cette région maintiendrait son mot d'ordre de rejet catégorique du scrutin, le risque sera grand de voir les choses déraper dans un sens très dommageable pour les intérêts du pays et de la région. Benflis, voulant sans doute éviter que pareilles choses n'adviennent, a fait appel au sens patriotique de cette région: «La Kabylie, bastion parmi les bastions de la résistance nationale et du combat citoyen, se doit d'inscrire à son actif la réalisation de cet objectif de retour au calme et à la sérénité dans le cadre d'une concertation franche et sincère.» Dans le même contexte, le Chef du gouvernement a également fait appel à la culture démocratique et citoyenne qui a toujours été l'apanage de cette région: «Notre combat à tous, qui est un combat pour la citoyenneté, ne peut se conjuguer avec le refus de la concertation et du débat, qui sont l'essence même de la pensée citoyenne.» Benflis conclura en rappelant que «l'équipe gouvernementale, tout entière, demeure animée par la ferme volonté de travailler sans relâche dans le sens du dialogue et de la concertation pour dégager, avec le mouvement citoyen et les bonnes volontés, les bonnes solutions».