Le Dr Gaston Kenfack Douajini est président de l'association pour la promotion de l'arbitrage en Afrique, il est également magistrat au Cameroun. L'Expression: Docteur, vous participez en tant qu'observateur étranger aux élections tunisiennes. Est-ce votre première expérience? Dr Gaston Kenfack Douajini: Oui, c'est ma première expérience en tant qu'observateur étranger à des élections de ce niveau et j'avoue que c'est une bonne expérience pour moi. Et comment avez-vous trouvé le climat dans lequel se déroulent ces élections? C'est un climat apaisé où il n' y a pas de place à l'agressivité. Les personnes que j'ai eu à rencontrer durant mon séjour ici en Tunisie sont plutôt préoccupées par l'avenir du pays qu'autre chose. Ce sont les partis d'opposition qui reconnaissent que leur pays a fait d'énormes progrès et qu'il faut consolider ces progrès. Evidemment, rien n'est parfait et donc ces partis disent que les choses doivent aller pour le mieux et c'est dans ce sens qu'ils se placent en tant que forces de propositions. Ceci d'une part, de l'autre, ces mêmes partis ne relèvent ni ne signalent une entrave dans le déroulement de la campagne électorale. Bien plus, ils disent apprécier le comportement de l'administration et des médias publics dans la manière avec laquelle ils se sont comportés avec les candidats. C'est pour vous dire que j'ai une appréciation positive du déroulement de ces élections du moment que ce sont les partis eux-mêmes qui le disent. Ce sont des partis qui le disent et qu'en est-il des citoyens? Mais écoutez, ce sont des citoyens tunisiens qui activent dans ces partis, ce ne sont pas des étrangers! Donc leur appréciation est aussi celle de citoyens. Et ils activent dans des partis d'opposition. Ce sont ces mêmes citoyens qui reconnaissent qu'il y a des avancées très positives depuis le changement de 1987. Que pensez-vous de l'attitude très critique des médias étrangers sur le climat dans lequel se déroulent ces élections? Depuis que je suis ici en Tunisie, je n'ai rien vu de tout ce que ces médias racontent. En revanche, j'ai trouvé un climat très paisible. Un climat dans lequel se déroulent des élections sans une présence militaire, il n' y a pas de chars dans les rues, les citoyens se rendent normalement et librement aux urnes. Voilà ce que j'ai constaté. Vous êtes combien d'observateurs étrangers à participer à cette mission en Tunisie? Je n'ai pas le nombre exact mais je peux vous dire par contre, qu'il y a des observateurs venus d'Europe, comme l'Italie, la France ainsi que des observateurs venus d'Afrique. Ndlr: 26 observateurs étrangers ont été invités par le gouvernement tunisien pour superviser le déroulement des élections législatives et présidentielle.