Y aura-t-il des leçons à retenir? Sommes-nous en mesure d'évaluer notre retard dans le secteur de la justice? Deux questions qui s'imposent après la clôture, hier, du Séminaire international sur les règles de déontologie des magistrats regroupant des experts issus de différents pays. En sa qualité de président du syndicat des magistrats en Algérie, M.Laidouni Djamel a affirmé à L'Expression qu'une charte de déontologie a été adoptée par le Conseil national de la magistrature. «Une preuve de l'indépendance des juges algériens», a estimé M.Richard Patton de l'association des barreaux américains. D'emblée, notre interlocuteur souligne que l'adhésion de l'Algérie à l'Union internationale des magistrats demeure une priorité pour le syndicat. Cette adhésion sera, a priori, finalisée lors d'une rencontre internationale qu'abritera la Norvège au mois de septembre prochain. Le syndicat des magistrats connaît un retard énorme. Devant cette attente, qui risque de durer, d'autres pays maghrébins, à l'instar du Maroc et de la Tunisie, ont déjà acquis une expérience dans ce domaine. Sur un autre chapitre, notre interlocuteur a évoqué les conditions difficiles dans lesquelles exercent l'ensemble des magistrats. A titre d'exemple, il cite l'augmentation des salaires demandés en 1996, et qui n'a y eu lieu que onze ans plus tard (2007). Une augmentation, aussi tardive soit-elle, est jugée substantielle par M.Laidouni, permettant de mettre fin aux différentes tentations. Notons que lors du premier jour de cette rencontre internationale, M.Kaddour Bradja, premier président de la Cour suprême, a indiqué que le Conseil supérieur de la magistrature a récemment décidé de révoquer quatre magistrats. Ces derniers sont accusés de manquement à l'obligation de réserve et autres fautes professionnelles, a-t-il précisé. Dans la même optique, celle relative aux erreurs professionnelles, un magistrat tunisien, net et précis, a souligné qu'il est primordial de définir, de prime abord, ce qui est une erreur dans une décision. Le président de l'association des magistrats tunisiens a mis en exergue, dans sa communication, le fait que la déontologie ne concerne pas uniquement le corps des magistrats mais aussi le justiciable. Car, a-t-il dit, la déontologie est la condition sine qua non entre l'institution et le justiciable. Est-il réellement nécessaire aujourd'hui d'élaborer un code de déontologie? A cette question, notre interlocuteur s'est contenté de dire qu'une bonne déontologie est essentiellement celle qui est prise par les professionnels eux- mêmes.