Les économistes soutiennent qu'une revalorisation du Snmg ne voudra nullement dire amélioration du pouvoir d'achat. L'Union nationale des artisans et commerçants algériens a réitéré hier une baisse du taux de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) pour le ramener de 17 à 8%. Abordant le projet de loi de finances 2010, Boulanouar Hadj Tahar, porte-parole de l'Ugcaa, a jugé, lors d'un point de presse animé au siège de l'Organisation locale des fils de chahids à Bachdjarah, que l'actuel taux appliqué demeure élevé pénalisant ainsi les consommateurs. Les répercussions de cette taxe «se font sentir chez le consommateur plutôt que chez les commerçants», notera l'orateur. La TVA est derrière la prolifération de l'informel qui a atteint 60% des marchés algériens ainsi que la flambée des prix de produits de large consommation, soutient encore Boulenouar, et d'ajouter: «Qu'il vaut mieux réduire le taux de la TVA que d'augmenter le Snmg (salaire minimum garanti)». En effet, les économistes savent pertinemment qu'une revalorisation du Snmg ne voudra nullement dire amélioration du pouvoir d'achat et que, plus le salaire augmente, plus les impôts sont élevés. Evoquant les prix des produits de large consommation, le conférencier indiquera que «la seule solution est d'augmenter la production nationale agricole dans le cadre d'une véritable politique d'autosuffisance alimentaire car, il serait pratiquement impossible de maîtriser le marché avec les seuls produits provenant de l'importation». La spéculation est en grande partie responsable de l'augmentation des prix, beaucoup plus dans l'informel que le formel, si l'on se fie à Boulenouar. Ce phénomène est énorme à tel point que son éradication relèvera d'une volonté politique et des missions proprement gouvernementales et n'incombe pas au seul ministère du Commerce, mais concerne aussi bien le ministère de l'Intérieur et des Collectivité locale, le ministère des Finances ainsi que d'autres départements, poursuit le même orateur. Pis encore, selon le conférencier, plus de 1500 espaces publics sont accaparés par l'informel en Algérie. Sur un autre plan, le conférencier soulignera que les conditions à l'adhésion à l'OMC ne sont pas encore réunies. Et de soutenir que le marché africain est un marché potentiel qui devrait être utilisé pour booster l'économie nationale, d'autant plus que les relations diplomatiques avec la majorité des pays africains sont au beau fixe. En outre, l'orateur s'est prononcé en faveur de l'adhésion de l'Algérie à la Zone de libre-échange arabe. En revanche, ce dernier souhaite le retrait de l'Algérie de l'UPM (Union pour la Méditerranée). Par ailleurs, le conférencier qui s'est interrogé sur les critères présidant à la nomination des attachés commerciaux par le ministère des Affaires étrangères. Leur désignation devrait revenir à l'Algex et le ministère du Commerce, selon l'orateur. Revenant à la crise qui couve au sein de l'organisation des commerçants, le conférencier affirmera que les deux dossiers relatifs à l'aile Souilah et celle de Boulanouar, sont au niveau de la justice et du département de l'Intérieur. Enfin, eu égard à cette situation, le congrès de l'Ugcaa qui devait se tenir les 28 et 29 novembre est reporté à une date ultérieure non encore fixée, sachant que les mandats électifs ont expiré depuis le 23 septembre dernier, date de la nomination de la commission de préparation du congrès.