A partir du 2 novembre prochain, les pièces de rechange de véhicules non authentifiées seront interdites. L'Algérie compte aller de l'avant dans la consolidation de la souveraineté nationale. En ce sens, le projet de loi de finances 2010 ne fait que confirmer les dispositions de la loi de finances complémentaire en vigueur. Malgré les pressions qu'il subit, l'Etat ne compte pas reculer d'un iota sur ce plan. «L'Etat ne reculera pas sur les dispositions prises pour la consolidation de la souveraineté nationale. Ces dispositions ont été intégrées dans la loi de finances complémentaire et confirmées dans le projet de loi de finances 2010», a affirmé hier El Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce. La réunion nationale des cadres du secteur du commerce, tenue hier au siège d'Algex à Alger, a offert l'occasion à M.Djaâboub de confirmer les nouvelles orientations de la politique financière du pays. Lors d'un point de presse tenu en marge de cette réunion, M.Djaâboub a déclaré: «A partir du 2 novembre prochain, l'interdiction de l'importation des pièces de rechange de véhicules qui n'émanent pas de la maison- mère ou qui ne comportent pas de certificat d'authenticité sera mise en application.» Le ton ferme, M.Djaâboub a insisté: «L'application de cette mesure se fera de la manière la plus stricte.» D'aucuns pensent que cette mesure est annonciatrice d'un sale temps pour les trafiquants de tous bords dans le secteur de l'automobile. Les analystes estiment que cette mesure répond au souci d'asseoir l'autorité de l'Etat sur ce marché resté jusque-là l'apanage des concessionnaires. Et l'explication de M.Djaâboub abonde dans le même sens. En effet, ce dernier a signalé: «Cette mesure vise à lutter contre l'importation des pièces détachées contrefaites, notamment auprès des pays asiatiques.» Pour rappel, l'Algérie importe 80% de pièces de rechange des véhicules de Chine, de France, de Italie et de Corée du Sud. En 2008, la facture des importations de pièces automobiles a été de 291 millions de dollars. Cette somme a servi pour l'achat d'un volume de 44.256 tonnes de pièces. Ce qui est à signaler, c'est que pas moins de 1316 tonnes de pièces de rechange contrefaites ont été saisies. Cela représente une valeur de 5,7 millions de dollars. Par ailleurs, l'Algérie a importé plus de 350.000 véhicules, en 2008, pour 3,5 milliards de dollars A eux seuls, ces chiffres montrent combien il est nécessaire d'élargir l'étendue de l'autorité de l'Etat dans le domaine du commerce. Cependant, des cercles influents au niveau de l'Etat veulent pousser le gourvernemnt vers le recul sur les dispositions de lois importantes. Celle concernant la règle imposant la participation à hauteur de 51% du capital local aux sociétés étrangères figurent parmi celles-ci. C'est le cas aussi pour l'ensemble des mesures qui confirment la préférence nationale dans le domaine du commerce. Aussi, le département de M.Djaâboub compte peser de tout son poids pour la régulation du marché national des produits alimentaires de première nécessité. Ainsi, le ministre du Commerce a déclaré: «Pas moins de 30 offices de wilaya de contrôle seront mis en place ainsi que cinq offices régionaux.» M.Djaâboub a assuré: «Sur l'ensemble de ces offices, 12 ont été réalisés.» Pour le contrôle de la qualité des produits, le ministre à indiqué que «13 laboratoires de contrôle sont en cours de réalisation et 26 autres seront lancés durant les cinq prochaines années». Concernant les intervenants dans le domaine du contrôle, M.Djaâboub a affirmé que 1500 agents exercent actuellement à l'échelle nationale. «Pour cette année, 1000 agents seront mis à la disposition des unités de contrôle. Cela fait partie d'un ensemble de 7000 intervenants que nous comptons lancer dans les cinq ans à venir», dit-il. Répondant à M.Hérvé Novelli, secrétaire d'Etat français au Commerce, M.Djaâboub a affirmé: «Les lois de la République sont indissociables de la souveraineté du pays.» Pour rappel, M.Novelli avait qualifié de «fausse route» les dispositions de la LFC 2009. La rencontre nationale des cadres du ministère du Commerce a porté sur plusieurs thèmes. Les intervenants ont traité du bilan de l'activité du contrôle économique, de l'évolution des échanges commerciaux et des ressources humaines et des nouvelles techniques d'information et de communication.