Au moins 135 personnes ont été tuées dans un double attentat suicide commis dimanche contre des bâtiments gouvernementaux à Baghdad et revendiqué par Al Qaîda, selon un nouveau bilan publié hier par le ministère de la Santé. Les attentats, commis au moyen d'un camion et d'un minibus piégés, ont visé le ministère de la Justice et le siège du gouvernorat de la capitale. «Le dernier bilan des personnes tuées dans ces deux attaques s'élève, d'après nos informations, à 135», a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé, le Dr Sabah Abdallah. Ce dernier a estimé que le bilan pouvait être supérieur, plusieurs personnes tuées ayant été «conduites chez elles directement tandis que certaines victimes ont reçu des soins médicaux sans être hospitalisées». Il s'agit du bilan le plus meurtrier depuis que quatre attentats visant une secte religieuse kurde avaient fait 400 morts dans la province de Ninive (nord) le 14 août 2007. Le précédent bilan du ministère de la Santé faisait état de 99 morts alors que selon un responsable du ministère de l'Intérieur, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat, 155 personnes ont péri. Environ 500 personnes ont également été blessées. Le porte-parole du ministère de la Défense, le général Mohammed al-Askari, avait déclaré que, d'après certains indices, les auteurs de l'attentat avaient partie liée avec Al-Qaîda et les partisans du parti baas de l'ancien président Saddam Hussein. L'Etat islamique d'Irak, la branche irakienne d'Al-Qaîda, a revendiqué le double attentat, selon le centre américain de surveillance de sites islamistes (Site). Selon le centre, le communiqué de l'Etat islamique d'Irak revendiquant le double attentat contre le ministère de la Justice et le siège du gouvernorat de la capitale a été posté sur les sites jihadistes. L'attaque a été imputée par le gouvernement à Al-Qaîda et «ses alliés» pour torpiller les élections prévues en janvier. L'Etat islamique d'Irak avait déjà revendiqué les attentats du 19 août à Baghdad qui avaient fait près de 100 morts et avaient visé les ministères des Affaires étrangères et des Finances.