L'Irak a affirmé pour la première fois que les organisateurs présumés du double attentat du 25 octobre contre le ministère de la Justice et le gouvernorat de Baghdad, qui avait fait 153 morts, venaient de Syrie. «Le groupe est venu de Syrie, mais nous n'accusons pas une nouvelle fois la Syrie» d'être impliquée dans cette affaire, a affirmé à la télévision officielle le porte-parole du gouvernement Ali Dabbagh. Après un double attentat contre les ministères des Affaires étrangères et des Finances, le 19 août, Baghdad avait rappelé son ambassadeur, car il accusait Damas d'abriter les cerveaux de ces opérations. «Nous n'avons présenté aux journalistes qu'une partie des confessions (des personnes arrêtées). Il y a beaucoup de noms et d'informations classées que nous ne pouvons dévoiler», a-t-il dit. Il s'en est pris vivement à certains pays sans toutefois les nommer. «Il y a des preuves qui accablent tous ceux qui ont justifié les actes terroristes des groupes résidant en Syrie», a-t-il dit. «J'imagine que certains pays dans la région qui appuient ces gens-là ne sont pas encore convaincus que ces groupes sont un danger pour ces pays», a-t-il dit. L'armée irakienne a diffusé dimanche dernier les «aveux» de trois membres du parti Baas, l'ancien parti de Saddam Hussein, présentés comme les organisateurs présumés du double attentat du 25 octobre. «Nos forces ont arrêté les trois planificateurs de l'opération terroriste du 25 octobre. Les terroristes appartiennent au parti Baas et ils ont passé des aveux devant un juge», a déclaré le général Qassem Atta, porte-parole militaire de Baghdad. Le double attentat, commis au moyen d'un camion et d'un minibus piégés, avaient visé le ministère de la Justice et le siège du gouvernorat de la capitale, faisant 153 morts et plus de 600 blessés. Les trois hommes, dont deux anciens officiers de l'armée de l'ancien président Saddam Hussein, ont indiqué, dans des aveux enregistrés, avoir fait venir, avec l'aide d'un Saoudien, les véhicules utilisés de Taji (20 km au nord de Baghdad) pour commettre les attentats à Baghdad le jour même. Le 10 novembre, le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki avait annoncé l'arrestation 73 personnes appartenant au parti Baas et à Al-Qaîda pour leur implication présumée dans le double attentat.