La presse nationale, publique et privée, sera dotée d'un organe qui lui permettra une meilleure répartition à l'échelle nationale. Une entreprise nationale pour la distribution des journaux. Voilà qui mettra de l'ordre dans ce secteur livré à l'anarchie. D'une importance stratégique, ce projet a été annoncé hier, par M.Azzedine Mihoubi, secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé de la Communication. «Actuellement, l'Etat envisage de créer une entreprise nationale de distribution des journaux», a déclaré M.Mihoubi sur les ondes de la Radio nationale. Ainsi, la presse nationale, publique et privée, sera dotée d'un organe qui lui permettra une meilleure répartition à l'échelle nationale. Laquelle répartition sera effectuée de manière à définir clairement le rôle de tout intervenant dans ce domaine. D'autant que le tirage quotidien global de la presse nationale est passé de 2.400.000 à 6 millions d'exemplaires. Verti-gineuse, cette évolution a eu lieu durant ces six derniers mois seulement. «Actuellement, ce sont les entreprises qui s'occupent de la distribution de leurs propres titres», a rappelé l'invité de la radio. Cette situation a favorisé le développement d'un phénomène qui pourrait avoir des répercussions importantes sur l'industrie du papier. Et partant de là, sur l'avenir, même de la presse écrite. En effet, «le taux de distribution de plusieurs journaux ne dépasse pas 50% de leur tirage», a averti M.Mihoubi. Autant dire que la distribution des journaux à l'échelle nationale est loin de répondre aux normes internationales. Dans cette situation, M.Mihoubi a attiré l'attention sur un point: le coût du papier est subventionné par l'Etat. Par un simple calcul, il est aisé de démontrer que l'économie nationale subit des pertes colossales. Pour 6 millions d'exemplaires tirés quotidiennement, si la plupart des publications mises sur le marché ne sont pas vendues, la perte que cela représente pèse lourdement sur le budget de l'Etat. Surtout que l'impératif, actuellement, est de consolider la souveraineté nationale sur l'économie. Sur un autre plan, M.Mihoubi a annoncé la création d'une entreprise d'impression dans la wilaya de Béchar. Ce projet s'ajoute à celui de Ouargla, déjà réalisé. En ce sens, la stratégie de l'Etat, telle que présentée par M.Mihoubi, est simple: «Assurer une meilleure couverture médiatique dans le sud du pays.» Cela évitera aux habitants du Sud de recevoir l'information, un ou même deux jours, après son apparition. Aussi, M.Mihoubi a invité tous les intervenants dans le champ médiatique national à s'organiser. Le but, a précisé l'invité de la radio, est de trouver des interlocuteurs pour asseoir un dialogue national autour des questions inhérentes à la consolidation de la liberté de la presse. A ce titre, M.Mihoubi a insisté: «Le dialogue doit être régi par un agenda clair qui puisse nous permettre de dégager des échéances bien définies.» Ces échéances concernent, entre au-tres, le traitement de questions directement liées à la profession de journaliste. Il s'agit là du statut du journaliste, de la carte nationale du professionnel du domaine et du Code de la presse. Par ailleurs, M.Mihoubi a annoncé l'organisation de journées internationales sur la télévision numérique, en novembre prochain. Cette initiative entre dans le cadre de la politique du «Tout numérique» lancée depuis quelques années. Aussi, l'Algérie se dotera de 5 chaînes de télévision numérique nouvelles. «A échéance, nous aurons un réseau de dix chaînes télévisées», a assuré le secrétaire d'Etat chargé de la Communication auprès du Premier ministre, ce dernier a indiqué que la Radio nationale dispose de 54 stations.