Le lavage fréquent des mains peut réduire le risque de contamination. En Algérie, de plus en plus d'élèves scolarisés figurent parmi les personnes infectées par le virus H1N1 de la grippe porcine. La situation prête sérieusement à l'inquiétude même si Boubekeur Benbouzid tente de se faire rassurant dans ses discours. Aujourd'hui, la question dépasse le vaccin tant attendu et qui ne semble pas disponible pour l'heure. Le problème se pose autour de la disponibilité de l'eau et du savon liquide. Ces deux moyens nécessaires recommandés pour la prévention de la grippe porcine sont-ils disponibles au niveau de toutes les écoles? Il semblerait que ce ne soit pas le cas. Alors que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ainsi que celui de l'Education nationale ne cessent de recommander le lavage fréquent des mains avec du savon liquide, beaucoup d'écoles en Algérie, notamment à l'intérieur, souffrent du manque d'eau. Pour ce qui est du savon liquide, et même de savonnettes, la question ne se pose même pas. De l'avis de nombreux parents d'enfants scolarisés, «un établissement scolaire qui met à la disposition des élèves du savon, c'est du jamais-vu». «Au lieu de nous rebattre les oreilles avec des discours rassurants, nos responsables feraient mieux de s'enquérir de la situation déplorable de nos écoles», s'indigne la mère d'une fillette scolarisée dans la région de Aïn Oussera à Djelfa. Selon elle, les robinets sont souvent à sec. «Le problème devient plus grave pour les élèves inscrits en demi-pension. Dans la plupart des écoles, tous niveaux confondus, les élèves se voient obligés de prendre leurs repas sans se laver les mains, faute d'eau», signale Mokrane, enseignant dans le primaire de la Haute Kabylie. Contenant difficilement sa colère, il ajoute: «Aucun responsable n'a jamais pris l'initiative de doter de citernes les établissements scolaires où l'eau du robinet n'arrive pas. Avec la propagation du virus de la grippe porcine, on craint le pire pour nos enfants scolarisés». Craintes, somme toute, légitimes et justifiées. Dans le même contexte, il est à relever un autre bémol. Ainsi, au moment où l'on recommande l'usage de mouchoirs en papier pour se moucher, éternuer et tousser, des milliers d'élèves, issus de familles nécessiteuses peinant à joindre les deux bouts, ne peuvent pas se permettre ce luxe. «J'ai six enfants scolarisés dans différents paliers et, franchement, je ne peux pas me permettre d'acheter chaque jour six paquets de mouchoirs à raison de 15 dinars l'unité», se plaint Mohamed, résidant à Boufarik et cordonnier de son état. Selon lui, l'Etat devrait fournir à tous les élèves mouchoirs et savonnettes. Par ailleurs, le ministre de l'Education nationale a déclaré, la semaine dernière, que le climat relativement chaud de ces derniers jours a «contré» la propagation du virus pandémique. Cependant, les faits, voire les chiffres sont là pour le contredire. A bon entendeur, salut!