Tous les hôpitaux à travers le territoire national seront paralysés, à l'instar de la grève de 2008. A vos stocks de médicaments, partez! Le Conseil national du Syndicat Algérien des paramédicaux (SAP) a opté pour «un mouvement de protestation le 23 novembre prochain. Cette action sera suivie d'une grève cyclique au cas où aucune suite n'est réservée à nos doléances», lit-on dans un communiqué de presse parvenu hier à notre rédaction. Réunis jeudi dernier à Alger, les membres du conseil national du SAP ont exprimé leurs vives inquiétudes devant «l'ignorance de la tutelle compte tenu de l'application de leur projet de statut particulier (système LMD)» Outre la finalisation du statut particulier de la profession consigné dans le procès-verbal de la commission mixte, ministère - SAP, élaboré le 24 mai dernier, le syndicat exige «l'élaboration d'un nouveau régime indemnitaire ainsi que le respect des lois relatives à l'exercice syndical». Les rédacteurs du document rappellent, en outre, les engagements de la tutelle pris le 15 janvier dernier concernant essentiellement le statut particulier des paramédicaux et notamment l'introduction du système de formation LMD pour le personnel placé à partir de la catégorie 11. Concernant la revendication principale, à savoir le statut particulier de la corporation, le SAP exige que «le texte de référence soit le même que celui négocié entre la tutelle et le syndicat et que toute modification sera refusée». Dans une déclaration faite hier L'Expression, le secrétaire général du SAP, M.Lounis Ghachi, a déclaré que «le 23 novembre prochain, tous les hôpitaux à travers le territoire national seront paralysés à l'instar de la grève des paramédicaux de 2008». Et de poursuivre: «La tutelle nous a promis de promulguer notre statut avant la fin de l'année, or, jusqu'à présent, on n'a rien vu.» A ses yeux, le secteur des paramédicaux souffre d'innombrables problèmes dont la formation. Sur ce point précis, le secrétaire général du SAP estime qu'il est «impératif d'améliorer la prestation des paramédicaux par une formation de qualité en dépit du fait que sur le plan quantitatif, il y a encore un déficit». Et d'enchaîner: «Nous allons recourir aux moyens forts pour nous faire entendre et personne ne nous arrêtera dans notre action. Nous ne revendiquons pas l'impossible mais le minimum, à savoir l'amélioration de la situation socioprofessionnelle des paramédicaux». Les syndicalistes conçoivent aujourd'hui mal le fait que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière opère des réformes dans les hôpitaux en accordant «peu, voire pas du tout d'intérêt aux problèmes légitimes et urgents des paramédicaux». Pour rappel, les syndicalistes et le personnel paramédical exigent une indemnité de performance de 30%, mensuellement et sans conditions. Ils demandent également la généralisation de la prime de contagion à tous les paramédicaux et sans cumul avec la prime d'intéressement. Ils demandent en outre aux pouvoirs publics d'instaurer le glissement catégoriel de deux catégories, conformément aux modifications opérées en 2002 au profit de certaines corporations de la santé et la réparation du préjudice indemnitaire concernant l'indemnité de suggestion spéciale (ISS). Les syndicalistes exigent des pouvoirs publics des réponses claires et fermes: «On ne veut plus entendre de promesses», lance M.Ghachi. Et dans le cas contraire, «le conseil national du syndicat agira. Notre conseil se réserve le droit de prendre des mesures qu'il jugera utiles au moment opportun», conclut l'interlocuteur.