Tous les lycées, CEM et écoles primaires à travers le territoire national seront paralysés durant une semaine. Déterminés à aller jusqu'au bout de leurs revendications, les syndicats autonomes de l'éducation ont décidé de décréter un débrayage d'une semaine reconductible. Cette grève qui paralysera les lycées, CEM et écoles primaires à travers le territoire national est la seule démarche à même d'amener la tutelle à répondre favorablement aux doléances des syndicalistes. S'exprimant à ce sujet au cours d'une conférence de presse tenue hier à Alger, le président de l'Union nationale des personnels de l'enseignement et de la formation (Unpef), Sadek Dziri, a indiqué que la protesta est alimentée par notamment «la dégradation effroyable du pouvoir d'achat et la cherté de la vie au vu de l'évolution des prix des produits de première nécessité depuis plus d'une année. Celle-ci a dépassé les 17% sans oublier l'inflation qui atteint cette année le taux de 5,7% et ce depuis 2004, selon les chiffres de l'ONS» Le conférencier déplore également «la masse salariale qui ne représente que 12,1% du PNB comparativement à celle de la Tunisie qui représente 30% et le Maroc 20%. C'est ce qui pose un grave problème de redistribution des richesses». Il dénonce, en outre, «la lenteur exagérée des pouvoirs publics dans le traitement du dossier du régime indemnitaire». Mais la goutte qui a fait déborder le vase reste, bien évidemment, «l'arbitraire circulaire du Premier ministre, annulant l'effet de rétroactivité des indemnités, contrairement aux autres corps tels que les hospitalo-universitaires, les hauts fonctionnaires, les députés, les magistrats. C'est ce qui pose un problème d'équité et que nous contestons», a-t-il martelé. L'intervenant dénonce, en outre, le mépris affiché par les pouvoirs publics à reconsidérer la gestion des oeuvres sociales accaparées actuellement par l'Ugta. Poursuivant son plaidoyer, M.Dziri a soulevé «la déception des travailleurs de l'éducation par rapport aux classifications du statut particulier et la grille des salaires qui bloquent toute possibilité de promotion et de développement professionnel du métier». De ce fait, l'Unpef revendique avec force la révision des classifications, particulièrement, les adjoints d'éducation, les laborantins, les corps communs. Ce syndicat revendique aussi l'annulation du système des postes supérieurs. De son côté, le coordinateur national du Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), Nouar Larbi, a plaidé pour «une nouvelle politique de la médecine du travail». Le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte), Abdelkrim Boudjenah, a pour sa part, appelé, lors d'un point de presse, à une grève d'une journée pour le 16 novembre prochain. Considérant que les revendications des syndicats autonomes de l'éducation sont entièrement légitimes, le représentant du Snte estime qu'«il est préférable de faire la grève pour une journée afin de faire entendre sa voix que de la faire tout au long d'une semaine sans arriver à une issue». «D'ailleurs, les syndicats autonomes ne nous ont même pas consultés», ajoute-t-il. Présentant une photographie de la grève, M.Boudjenah a précisé que «durant le débrayage, les élèves resteront en classe». L'intervenant a rappelé, au passage, que tous les syndicats autonomes avaient rencontré le ministre de l'Education nationale, M.Boubekeur Benbouzid, jeudi dernier, en son siège ministériel à Alger, qui a tenu à connaître la position de chaque syndicat à propos de la grève.