C'est pratiquement une course poursuite qu'entame l'armée contre les fiefs terroristes. Si on fait un recul d'un mois, on peut évaluer la situation sécuritaire durant cette période comme une phase de lutte antiterroriste où les forces de l'ordre combinées ont marqué des points, et, surtout, pu faire oublier un début de psychose qui commençait à s'installer insidieusement. Les actions engagées contre les groupes armés, dont plusieurs avaient été neutralisés à Alger, Blida, Boumerdès et Tizi Ouzou, ces dernier jours, ont considérablement réduit les effectifs et les aptitudes de ces derniers, et leur capacité au coeur des villes, comme ils l'avaient fait aux mois de mai et juin derniers. Parallèlement à ces actions de lutte antiterroriste, d'autres actions avaient été menées en direction des réseaux urbains, de financement, de soutien ou d'information, et là aussi, les résultats ont été importants, en même temps qu'ils ont dévoilé une véritable toile d'araignée tissée par les GIA en dix ans, et qui, hélas, prendra beaucoup de temps pour qu'on puisse en venir à bout. Les nouvelles dispositions des forces de sécurité dans la mise en place d'une stratégie antiterroriste adéquate sont porteuses. Les militaires, avec en pointe des groupes de paras et des troupes d'élite, équipés et dotés de formation «de terrain», la gendarmerie nationale, qui a une longue expérience dans la lutte antiterroriste, pour surveiller les axes routiers et les régions côtières, et, partant, les «mouvements suspects», la Bmpj dans les zones rurales et suburbaines et la police et le renseignement dans le tissu urbain, voilà en gros, la configuration et la disposition des forces engagées dans la lutte contre le terrorisme avec l'ANP comme axe central des opérations. Les attaques lancées contre les fiefs traditionnels des GIA et du Gspc ( les contreforts de Blida, les maquis de Médéa et les montagnes boisées des Mizrana, Takhoukht et Sidi Ali Bounab) ont permis d'éliminer beaucoup d'éléments armés. Pour le commandement de l'armée, c'est désormais une course contre la montre qui est engagée. Chaque jour qui passe sans qu'une action soit menée contre eux, les GIA récupèrent, se redéploient et élaborent une nouvelle mutation en leur sein. Aussi, l'ANP tient à maintenir la pression et à quadriller les issues. Cela permet, au moins, de détruire les caches d'armes et de couper les ponts entre les éléments actifs et leurs réseaux urbains. Et chaque jour gagné peut sauver la vie à des dizaines de citoyens.