Les offensives «chirurgicales» menées par l'ANP depuis le mois de mai dernier, au niveau de la zone centre ont causé d'énormes pertes aux terroristes. Les derniers attentats terroristes n'ont pas beaucoup surpris. Ils ont tout simplement poussé les services de sécurité à revoir quelques détails. Envisagée depuis quelques mois, la nouvelle stratégie antiterroriste, introduisant de nouvelles techniques basées principalement sur le renseignement, vient d'être mise en oeuvre. C'est, a priori, ce qui semble caractériser la nature des opérations antisubversives, simultanément déclenchées, au niveau des maquis réputés pour être des bases de repli pour les terroristes activant sous la coupe d'Al Qaîda au Maghreb islamique. Selon des sources sécuritaires, cette nouvelle stratégie devait voir le jour, au lendemain de l'expiration des délais, de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, adoptée le 29 septembre 2006. Néanmoins, elle ne sera appliquée que plus tard pour des raisons que nos sources refusent de dévoiler, jugeant que le moment n'est pas propice. Mais aussi pour donner le temps aux terroristes, dans les maquis, de revoir leur situation vis-à-vis d'une lutte sans aucun objectif et à laquelle ils ne croient plus. Les terroristes capturés à la suite des opérations, les repentis, ont tous dressé un tableau négatif de la situation des groupes armés dans les maquis. On ne doit sa survie qu'à une poignée de sa garde prétorienne constituée de terroristes privilégiés, alors que pour les autres, c'est l'enfer. Il va sans dire que les offensives «chirurgicales» menées par les forces de l'Armée nationale populaire depuis le mois de mai dernier, au niveau de la zone Centre (ex-zone II) ont causé d'énormes pertes aux terroristes. Des sources sûres nous ont confié, qu'environ une centaine de terroristes est actuellement encerclée au niveau de cette région englobant les wilayas de Tizi-Ouzou, Boumerdès et Bouira. Le traitement sécuritaire du terrorisme est arrivé à son point culminant avec le discours du président de la République, lors de la célébration de la fête de l'Indépendance. Le message de Abdelaziz Bouteflika était clair. Dans un tel contexte, peut-on encore parler d'une quelconque relance de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale? On assiste, effectivement, à une reprise en main de l'initiative militaire que le chef de l'Etat a, d'ailleurs, salué en rendant un vibrant hommage aux forces de sécurité qui ont su préserver l'ordre républicain au péril de leur vie. Et c'est tout à fait logique de soutenir, aujourd'hui, qu'entre le discours politique et le traitement sécuritaire, il n'y a plu de nuance. En plus de la coordination des renseignements entre les forces combinées engagées dans la lutte antiterroriste, les services de sécurité, tous corps confondus, son appelés à maintenir la pression sur les groupes armés. L'objectif veut que ces derniers restent coupés du monde, en même temps, que l'on suive à la trace, certains groupuscules occultes (non identifiés) qui se mêlent à la population, le jour, et s'adonnent à la violence, la nuit. Ce sont ceux-là mêmes, qui ont tenté de réactiver les activités terroristes et sauver le Gspc Aqmi du chaos, en procédant, à l'application d'un plan «machiavélique» en unissant des «katibet» du Centre à celles de l'Est. Rappelons que dans ce contexte, les services de sécurité avaient avorté ce complot en mettant hors d'état de nuire l'émissaire de Droukdel, à Skikda, venu préparer une union. Cette stratégie intervient, également, selon les mêmes sources, pour mettre fin aux espoirs notoires de certains commanditaires résidant au Maroc, en France et même au Burkina. Ces mêmes commanditaires, pour la plupart ayant servi en Afghanistan, jouissent d'appuis politiques étrangers. Et ceci n'est qu'un aspect du vrai problème. Selon certaines informations, la mouvance islamiste parle le même langage, interprétant, à sa façon, l'idée de la réconciliation nationale. Il est certes vrai, rassurent nos sources que l'aspect sécuritaire, avec sa nouvelle stratégie, a été pris en main avec la récupération du terrain par les autorités militaires et que ces nouvelles techniques introduites exigent, aujourd'hui, l'intervention directe des plus hauts cadres militaires dans les opérations, soit pour superviser les plans de lutte et d'attaque, soit pour diriger les troupes militaires sur le terrain. Avec ça, la vigilance est de prime à bord, car accros au sang et comme des fauves blessés, les terroristes «pourraient» perpétrer des tueries contre les douars isolés et non armés ou tendront des actions spectaculaires. Néanmoins, nos sources ont conclu que d'abominables machinations des terroristes sont de plus en plus éventées. Durant cette phase cruciale dans la lutte antiterroriste, le gouvernement, dans son ensemble, est appelé à revoir son discours pour s'engager fermement dans la bataille du développement. La lutte contre la corruption et la misère peut contribuer à l'isolement des groupes armés en les privant de nouvelles recrues. Le moment est venu pour que les politiques, gouvernement et autorités locales, se redéploient davantage et permettent aux forces de sécurité de travailler dans un cadre circonstanciel et des conditions plus adéquates.