Sauvés d'une mort certaine par les gardes-côtes, les dix harraga étaient dans un état de lassitude extrême. A la faveur de la petite éclaircie climatique, le phénomène harraga reprend de plus belle. Encore une fois, l'unité «359» relevant des gardes-côtes d'Oran a intercepté, jeudi matin, 10 harraga, âgés entre 20 et 33 ans, en pleine lutte pour leur survie. Cette liste de candidats à la mort comprenait deux universitaires et deux autres multirécidivistes. Le groupe a pris le départ dans la soirée de mercredi à partir de la côte de Béni Saf. L'opération qui a eu lieu en haute mer a été salutaire pour les malheureux candidats, car la mer était devenue très agitée, obligeant les aventuriers à passer une rude épreuve. Les dix aventuriers se sont alors livrés à une véritable lutte de survie, leur embarcation dérivait dangereusement jusqu'à ce qu'ils soient secourus par les gardes-côtes d'Oran. Sauvés in extremis d'une mort certaine, les dix harraga étaient dans un état de lassitude extrême. Il avait fallu leur prodiguer les premiers soins nécessaires avant qu'ils ne soient ramenés à terre, ajoute-t-on. Selon un dernier bilan, une équipe composée de 35 personnes, dont quatre femmes et un bébé de 16 mois, a été interceptée en train de ramer vers l'autre rive de la Méditerranée. De l'Est à l'Ouest, le phénomène prend de l'ampleur malgré les interceptions massives opérées ces derniers jours. Selon un ancien harrag, le GPS qui était cédé auparavant entre 70.000 et 100.000 DA est vendu ces derniers jours pas moins de 30.000 DA, tandis que les tarifs appliqués pour l'acquisition d'un zodiac étaient revus à la baisse. Aucune mesure dissuasive ne semble pouvoir ralentir ce phénomène. Aussi, les rencontres de Djamel Ould Abbès-harraga, qui ont été ponctuées par plusieurs promesses, semblent avoir été vaines. Et la harga continue...