Les experts sont divisés. Mais la majorité, comme M.Abdelhak Lamiri, estime que l'achat de titres du FMI ne rapportera rien pour le pays. Aucune décision n'a été prise par le gouvernement algérien pour l'achat de titres du FMI. Le ministre des Finances, M.Karim Djoudi, a indiqué jeudi que la question est examinée par les autorités. «Mais à ce jour, l'Algérie n'a pas donné son accord à la demande formulée par le Fonds monétaire international (FMI) quant à l'achat d'obligations que le Fonds doit émettre pour renforcer ses ressources financières» «Une demande (d'achat d'obligations) a été exprimée par le FMI et nous n'avons pas mis en oeuvre une quelconque décision sur ce sujet», a-t-il ajouté en marge d'une séance de questions orales au Conseil de la Nation. Djoudi a expliqué «la logique» du gouvernement en matière de gestion des réserves de change laquelle repose sur le placement (des réserves de change) dans des actifs sécurisés et qu'on retire à tout moment. Il est à rappeler que la réunion du G20, qui regroupe les membres du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie et Japon), et les plus grands pays émergents, tenue en avril dernier à Londres, avait décidé, entre autres mesures, de renforcer les moyens financiers du FMI pour pouvoir faire face aux multiples demandes de prêts des pays gravement touchés par la crise, notamment les pays en développement dans un contexte international de manque de liquidités. A cet effet, le FMI a introduit de nouveaux moyens de financement dont la possibilité d'émission d'obligations qui peuvent être achetés par les banques centrales des pays membres disposant d'excédents en réserves de change, ou par d'autres institutions financières. Dans sa politique en matière de placement des réserves de change, la Banque d'Algérie a toujours investi ces derniers dans les titres souverains, c'est-à-dire les titres de Trésor de certains grands pays industrialisés qui sont sécurisés et liquides, rappelle-t-on. Les experts sont divisés. Mais la majorité, comme Abdelhak Lamiri, estime que l'achat de titres du FMI ne rapportera rien pour le pays. «L'Algérie va lancer un nouveau programme quinquennal très important qui nécessitera la mobilisation de toutes ses ressources financières.» Pour cet expert international, «en aucune manière la participation de l'Algérie ne devrait excéder les 2 milliards de dollars» Quant à M.Serraï, il affirme que «si l'Algérie adopte la démarche du FMI, cela sera plus un geste diplomatique fort en faveur des pays pauvres touchés par la crise qu'une initiative proprement économique». Pour Serraï, le gouvernement doit tenir compte du fait que l'Algérie s'est tournée vers le Fonds monétaire international lorsque les caisses de l'Etat étaient vides. Dans un autre chapitre, le ministre des Finances a rappelé que l'Algérie a renforcé son arsenal juridique pour consolider la capacité des banques à gérer les risques. Enfin, Djoudi a reconnu qu'il existe un retard immense dans le recensement du cadastre. Seulement 5% de la superficie concernée est recensée, soit 8,5 millions d'hectares. Il assure, sur sa lancée, que les autorités vont recourir à des méthodes plus développées comme les images satellitaires pour accélérer l'opération.