L'agression des joueurs algériens au Caire ne semble pas surprendre les supporters kabyles. Ils se remémorent bien des incidents vécus par la JSK lorsqu'ils affrontaient, dans les années 80, le Zamalek. «Ils sont comme ça, les Egyptiens, ils croient faire peur avec leur comportement mais ils se trompent lourdement», souligne Samir qui est à la tête d'un groupe de supporters en préparation d'un datashow en ville. «Nous, les Algériens, on n'a peur de rien, on va les écraser sur leur terrain», répliquait son copain, le drapeau à la main. L'ambiance est surchauffée partout dans la wilaya de Tizi Ouzou. On ne parle que de l'agression. Elle n'a vraisemblablement fait qu'amplifier l'ambiance festive d'avant-match. Il est toutefois visible l'intérêt accordé à la décision de la Fifa. «Nous savons que le match ne sera pas déplacé, mais, il faut tout de même une lourde sanction», reconnaît un autre jeune en train de vendre toutes sortes d'objets aux couleurs de l'Equipe nationale. Hier, dès les premières heures de la journée, c'était déjà la fête. La musique fusait de tous les quartiers de la ville des Genêts. Les cortèges de véhicules drapés de couleurs nationales ne cessaient de sillonner les différents boulevards. «Maâk ya khadra, l'Algérie pour toujours». Les deux tubes dominaient tout l'univers musical de la capitale du Djurdjura. Tout semble fin prêt pour suivre la rencontre dans une ambiance festive. «Ça dépasse de loin l'ambiance qui a précédé et celle qui a suivi la victoire sur l'Allemagne», constatait Ammi Rabah. Dans différentes rues, les datashows sont déjà prêts, mais il y a également des écrans géants qui n'attendent que le moment pour être allumés. A la tour dans la nouvelle-ville et à la place de la Mairie, les gens vont suivre le match sur ces écrans. «On dirait que le match se joue au 1er-Novembre», Mohand parlait du stade de Tizi Ouzou. Vu l'atmosphère régnant hier à Tizi Ouzou, l'on croirait que la rencontre se jouait au stade du 1er-Novembre. Dans les villages, l'ambiance n'est pas moins festive. Certains chefs-lieux de communes tels que Tigzirt ont réservé des salles de cinéma pour suivre le match. Dans d'au-tres, ce sont des écrans géants qui se préparent. «Nous avons réservé un groupe de tambourins (Idhebalen) qui vont sillonner toute la commune après le match», affirme un autre jeune de Boudjima. Les terrasses de cafés ont été aménagées pour accueillir du monde. «Les gens n'aiment pas voir ce genre de rencontres seuls à la maison, il faut de l'ambiance», explique Amar, fervent supporter de la JSK. «Nous allons nous qualifier sur leur terrain. On va leur administrer une leçon d'humilité», promettait Hakim au volant de son véhicule aménagé pour l'effet. «Nous sommes les meilleurs quoi qu'ils fassent», conclut un autre inconditionnel.