Choqués, scandalisés et consternés, les Béjaouis ont failli marcher jeudi soir en signe de protestation et de condamnation. L'atmosphère des rues et quartiers du chef-lieu de wilaya notamment, ressemblait à la celle des soirées du mois de Ramadhan par les attroupements des riverains. Par l'effet boule de neige, l'information sur le guet-apens dont ont été victimes les joueurs algériens, s'est propagée avec une célérité sans précédent. La nouvelle a vite fait le tour de la wilaya. Choqués, voire traumatisés, les citoyens ont condamné avec force et énergie l'acte scandaleux des Pharaons tout en réfutant la thèse officielle égyptienne qualifiant ladite agression caractérisée «d'acte isolé». «Nous sommes plus que scandalisés par l'acte. Le plus scandaleux, encore c'est la réaction des autorités égyptiennes qui ont qualifié l'agression d'acte isolé. Il est désormais inqualifiable et impardonnable. Nous pensons que, quelle que soit l'issue de la rencontre, la Fifa doit agir pour mettre un terme à l'impunité de la FEF, et des Egyptiens qui n'en sont pas à leur premier acte. En 1993 les Egyptiens ont commis une agression plus grave lors du math retour comptant pour la qualification à la Coupe du monde 1994 aux USA», nous déclarent quelques Béjaouis qui n'ont pas été sans afficher une confiance totale quant aux chances des Verts: «Malgré cette agression, qui nous renseigne sur la peur qui gagne les Egyptiens, nous restons confiants et très optimistes quant à notre qualification à la phase finale de l'Afrique du Sud.» En outre, cet acte regrettable n'a pas été sans déclencher les passions et faire monter l'adrénaline chez les Béjaouis à l'instar de tous les Algériens. Hier, le sursaut d'orgueil, le regain d'intérêt et d'amour pour l'emblème national ont atteint leur paroxysme. Le drapeau national se vendait comme des petits pains.. A quelques heures de l'entame de la rencontre, la fièvre monte crescendo et l'emblème national emballe davantage les Kabyles de la Soummam. Sur les voitures, sur les camions, sur les vélos et les motos, sur les balcons et toitures des maisons, les édifices officiels, petits ou grands, l'emblème national occupe tous les espaces. Par leurs cortèges de voiture ponctués par des klaxons, des youyous et en scandant les refrains tels «One two three, Maak yal khadra diri hala, djiche chaâb maâk yal khadra», et autres «Masser oum Edounia, Djazaïr babaha», les Béjaouis vivent et dorment déjà au rythme de la rencontre, et comptent monter la cadence progressivement jusqu'au coup de sifflet final qui projettera les Verts à la phase finale de la Coupe du Monde. «Cette énième agression sera un stimulant de plus pour les camarades de Ziani qui vont se surpasser pour revenir avec le billet à la main», nous confie la rue béjaouie.