Dans le but de faire reconnaître ses revendications, l'Intersyndicale a opté pour un mouvement de grève musclé et un rassemblement le jour de la tripartite. Alors que la prochaine tripartite regroupant le gouvernement, les différentes organisations patronales et l'Ugta, seul représentant des travailleurs, est fixée au 3 décembre prochain, l'Intersyndicale de l'éducation, partie intégrante et importante de l'Intersyndicale de la Fonction publique, souligne qu'«aucune paix sociale n'est garantie sans une véritable négociation avec les représentants légitimes des travailleurs». Déterminée à poursuivre la lutte jusqu'à la satisfaction totale des revendications mises en avant, l'Intersyndicale de l'éducation ne lâche pas prise et revient avec un mouvement de grève et de protestation musclé, et une grève d'une semaine cyclique. Même si les plates-formes de revendications diffèrent d'une organisation syndicale à l'autre, les syndicats autonomes du secteur de l'éducation sont parvenus à un consensus autour de la question salariale, notamment la revalorisation du point indiciaire et la promulgation du régime indemnitaire et son application avec effet rétroactif à partir de janvier 2008, ainsi que la question liée à la gestion des oeuvres sociales. Les établissements scolaires tous paliers confondus risquent de connaître une véritable paralysie à partir d'aujourd'hui avec l'entrée en lice du Cnapest, du Snapest, du Satef et de l'Unpef. Ces syndicats seront rejoints demain par le CLA, le Snapap et la Coordination nationale des enseignants contractuels. Pour le Cnapest, syndicat initiateur de la semaine de grève, l'érosion du pouvoir d'achat, le retard dans le promulgation du régime indemnitaire et la question des oeuvres sociales et la médecine du travail sont autant de facteurs contribuant au bouillonnement social. «Le ministère se contente de jouer le rôle d'intermédiaire entre nous et la direction générale de la Fonction publique, chose que nous réfutons. Alors vaut mieux s'adresser à Dieu qu'à ses saints!», déclare Arezki Mehfi, membre du bureau national du Cnapest. Ce faisant, le syndicat des enseignants du secondaire, en plus des revendications consensuelles, met en avant l'abrogation du décret 94/158 qui donne les prérogatives à la Fnte-Ugta pour la gestion des fonds des oeuvres sociales des travailleurs de l'éducation. «Loin de nous l'idée de gérer cette structure, notre revendication se limite à la mettre entre les mains d'une commission élue par les travailleurs avec le droit de regard sur sa gestion par l'ensemble des syndicats, pour que cette commission ne constitue plus jamais un moyen de chantage et de marchandage par l'Ugta» précise notre interlocuteur avant d'ajouter que «la loi est claire, l'avis du médecin du travail est exécutoire, il est désormais le seul habilité à affecter les cas recensés à des postes aménagés contrairement à ce qui se passe actuellement». De son côté, le Satef, qui adhère entièrement à cette grève, préconise la tenue d'une conférence nationale sur l'éducation afin d'évaluer objectivement les réformes engagées. «Seule une conférence nationale mettra un terme au bricolage et aux solutions de replâtrage qu'on essaie d'apporter à chaque fois», souligne Sadali, le secrétaire général du Satef. Lequel syndicat met en avant l'abrogation du 87 bis, la décentralisation des oeuvres sociales au niveau de wilaya et des établissements scolaires, ainsi que l'intégration des contractuels. Pour le CLA, tout repose sur le système éducatif qui doit véhiculer un véritable projet de société. A cet effet, le CLA propose la revalorisation du point indiciaire à 91,05 afin d'avoir un Snmg à 38.300 DA. «Désormais, l'incidence de la revalorisation du Snmg ne touche pas les fonctionnaires, mais plutôt les hauts cadres et autres catégories dont le salaire est calculé par le nombre de fois le Snmg», rappelle Achour Idir, porte-parole du CLA. A cet effet, ce dernier exige l'indexation de la valeur du point indiciaire sur l'indice des prix à la consommation, l'instauration d'une indemnité de panier et de transport, une indemnité d'acquisition de logement, la modification du statut particulier dans ses chapitres relatifs à la promotion, au pouvoir des commissions paritaires et conseils de classe, la défense de l'école publique et de qualité par l'ouverture des postes budgétaires, l'allégement des programmes et du volume horaire des élèves, le reclassement des enseignants du technique et enfin mettre fin à la contractualisation par l'intégration de tous les enseignants contractuels en poste.