Photo : Riad Par Billal Larbi C'est aujourd'hui que la grève du secteur de l'éducation, plusieurs fois annoncée par l'Intersyndicale, prend effet. Une semaine durant, les écoles primaires, collèges et lycées du pays seront désespérément vides. Les cris des enfants et le brouhaha en constituant habituellement le décor se feront cruellement sentir. Le marasme sans précédent connu par le secteur, lequel est accentué par des difficultés d'ordre socioéconomique, un statut particulier de l'enseignant et un régime indemnitaire loin de répondre à l'attente des travailleurs de l'éducation sont les causes se trouvant derrière cette grève. A ces facteurs, il y a lieu d'ajouter le fait que la famille de l'éducation conteste la vision unilatérale de la tutelle et l'absence de volonté de la part de cette dernière en vue d'amorcer un véritable dialogue avec elle. Le mot d'ordre de cette grève a été donné conjointement par le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF). Pour les autres formations syndicales, elles ne comptent pas rester en marge de ce mouvement de protestation. C'est ainsi que le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) annonce une grève pour le 9 novembre (demain) au moment où le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (SATEF) ainsi que Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP) comptent, pour leur part, organiser une seule journée de protestation, soit le 16 novembre prochain. Pour ce qui est de la grève d'aujourd'hui, ses initiateurs affirment qu'elle devenait inéluctable dans la mesure où les négociations avec Benbouzid ont échoué. Tout en indiquant que leur mouvement de protestation sera reconductible, ils insistent pour dire que les appels à la négociation du ministère de l'Education ne leur feront pas changer d'avis. Pour ces syndicats, les rencontres organisées avec la tutelle n'ont, à aucun moment, atteint le niveau de vraies négociations. «Ce ne furent que des pourparlers de courtoisie», a-t-il été souligné lors de la conférence de presse tenue il y a deux jours par les responsables des deux formations syndicales. Pour revenir aux raisons du recours à la grève, ces dernières peuvent être résumées à la dégradation effroyable du pouvoir d'achat des travailleurs, la décision du Premier ministre annulant l'application rétroactive du régime indemnitaire ainsi que l'absence d'une volonté des pouvoirs politiques à impliquer les partenaires à une vraie négociation débouchant sur un régime indemnitaire conséquent. Par ailleurs, il y a lieu de souligner que la lancinante question des œuvres sociales figure au sein des revendications syndicales dans la mesure où dans lesquelles il est demandé à ce qu'elle soit libérée du joug de l'UGTA. En outre, il est également demandé à ce qu'il soit mis fin au système de contractualisation, la régularisation des enseignants contractuels, l'accès à la formation ainsi que la mise en place d'une médecine du travail au profit des travailleurs du secteur. Priés de donner leur avis sur cette grève, certains parents d'élèves, forts des expériences des années précédentes, estiment que retenir les élèves en otage pour arriver à leurs fins est inconcevable, «d'autant que, insistent-ils, les luttes de leadership font rage au sein de ces formations syndicales».