L'absence d'une concertation entre la tutelle et l'ensemble des syndicats a ouvert la voie à la «récupération». Le Satef et le CLA ont dénoncé la récente rencontre tenue entre le ministère de l'Education nationale et les quatre syndicats, à savoir Snapest, Unpef, Cnapest et Snte. Cette réunion a eu lieu, avant-hier, au siège du ministère de l'Education nationale à l'invitation de Boubekeur Benbouzid. Le premier responsable du secteur s'est engagé solennellement à prendre en charge les revendications des travailleurs de l'Education nationale. Toutefois, le Satef et le CLA ne sont pas près d'y croire. «Le ministère de l'Education nationale tente, à travers un dialogue biaisé et piégé, d'arrêter la grève sans acquis palpable pour les travailleurs», a dénoncé le Satef, dans un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction. Plus explicite, le Satef rappelle que «l'installation de commissions a toujours été le stratagème utilisé par le ministère de l'Education nationale pour noyer les revendications et les renvoyer aux calendes grecques». Dans le même contexte, le Satef a précisé que «l'exemple de l'élaboration du statut particulier du secteur pour lequel une commission a été installée et a travaillé pendant plus d'une année pour enfin voir la tutelle imposer sa mouture, est des plus édifiants». Cela étant, le Satef appelle les travailleurs de l'éducation à rester «mobilisés» et «vigilants» à même de «continuer» la grève jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. De son côté, le porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Idir Achour, a dénoncé, hier, dans une déclaration à L'Expression, la démarche de la tutelle en appelant certains syndicats (Snapest, Cnapest, Unpef, Snte) au dialogue. Le CLA qualifie cette rencontre «de faux dialogue. Car elle consiste tout simplement à gagner du temps. Ce n'est pas la première fois qu'on assiste à ce genre de pratiques (fuite en avant) de la part de la tutelle. C'est de la manipulation pure et simple», a-t-il qualifié. Aussi, M.Idir a appelé l'ensemble des travailleurs de l'Education à «la vigilance» pour avorter toute tentative qui consisterait à disqualifier la grève des enseignants. Ce faisant, le CLA a organisé, hier, des assemblées générales avec les enseignants au niveau des lycées de la wilaya d'Alger, a-t-il fait savoir. Ces assemblées, précise-t-il, ont pour but d'expliquer aux enseignants les dernières mesures prise par le gouvernement à la suite de la rencontre avec les syndicats dialoguistes. L'interlocuteur a clamé par la même occasion: «Basta à la récupération. Nous voulons des solutions concrètes et radicales.» Par ailleurs, M.Idir s'est montré solidaire avec les enseignants contractuels. «Nous demandons leur intégration sans aucune condition. Il est temps de mettre fin à ces mesures qui s'inscrivent dans un contexte d'exclusion sociale», a martelé le syndicaliste. Quant au Syndicat autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapest, agréé), il a demandé, avant-hier, au ministère de l'Education nationale des «éclaircissements» concernant certains points contenus dans la décision du gouvernement relative au régime indemnitaire. Le syndicat a fait savoir qu'une réunion du Conseil national se tiendra samedi prochain.