Si pour certains, la rencontre avec le ministre est une victoire, pour d'autres, c'est une fuite en avant. Le secteur de l'éducation bascule et sombre dans une confusion totale et sans précédent. Alors que, l'Intersyndicale persiste dans la grève, la tutelle tente de calmer le jeu. En effet, au moment où le Satef appelle «à la vigilance» et dénonce la «forfaiture», le CLA appelle à la poursuite de la grève ouverte «jusqu'à la satisfaction concrète de leurs revendications légitimes» et dénonce «la complicité volontaire ou inconsciente de certains syndicats». La situation se corse. «Nous sommes devant un tournant dangereux dans la grève», a martelé, hier, le Satef dans une déclaration et dont l'Expression a reçu une copie. Devant ce tournant «dangereux» caractérisé par un climat de «récupération» et de «forfaiture» le Satef appelle encore une fois à la tenue des assemblées générales au niveau de tous les établissements, dimanche prochain. Lesquelles assemblées auront pour but de «se prononcer sur les manoeuvres et sur la suite à donner à la lutte en cours». Dans le même contexte, le même syndicat, en concertation avec les partenaires de l'Intersyndicale, précise qu'après la tenue de ces rencontres, il organisera une conférence de presse lundi 30 novembre pour annoncer les décisions qui s'imposent, en phase avec les aspirations des travailleurs. Le Satef a également pointé d'un doigt accusateur aussi bien la tutelle que certains syndicats «discrédités». «Le ministère de l'Education nationale et un syndicat bien connu pour ses antécédents en la matière, sont en train d'exercer un grand forcing pour casser la grève sans acquis concrets pour les travailleurs», est-il mentionné dans la même déclaration. Sur un autre plan, la tutelle s'est engagée à satisfaire les revendications des syndicats, selon le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, et ce, lors d'une rencontre avec les syndicats dialoguistes à savoir, le Snapest, le Cnapest, le Snte et l'Umpef. A préciser que depuis cette rencontre une confusion totale règne au sein du secteur en question. Pour les uns, c'est une victoire, mais pour les autres «c'est une fuite en avant et des voeux pieux». Répliquant au ministère de l'Education nationale, le Satef précise que «la base réclamait l'annonce chiffrée d'au moins certaines indemnités, du moins l'acception du calcul de la prime de rendement individuel sur le nouveau salaire avec le taux actuel de 40%». Concernant le dossier des oeuvres sociales, le Satef croit «dur comme fer» que «la constitution de commissions indépendantes des syndicats et élus par les travailleurs, n'aura aucune portée». Pour le Satef, cette démarche signifie, soit le maintien du monopole de la Fnte à travers d'autres dispositions, soit que d'autres syndicats seront admis à la «mangeoire». A ce propos, le Satef considère que, dans les deux cas, les oeuvres sociales continueront à être «accaparées» par un «cartel de rapaces syndicaux loin du contrôle des travailleurs». S'agissant du dossier des contractuels, le Satef s'est indigné de leur situation puisque, selon la même déclaration, «aucune issue n'est proposée aux 3500 concernés» et «aucune référence quant à l'arrêt de la contractualisation qui est en train de ronger le secteur charriant déni de droits et détérioration de la qualité de l'enseignement». Si le CLA considère que la réponse de la tutelle est «une fuite en avant», Meziane Meriane, président du Snapest, considère la réponse du ministère comme une «victoire». De ce fait, l'implication de l'ensemble des partenaires sociaux dans la gestion des affaires publiques constitue un élément important, voire primordial pour le développement de notre pays.