Khartoum, ville «algérianisée» Durant toute la journée d'hier, la capitale Khartoum était «prise d'assaut» par les Algériens. La ville connue pour son calme, selon ses habitants, a connu un début de journée particulier. Dès le lever du soleil, les Algériens ont «mis la main» sur les différentes rues de la capitale soudanaise. Les Algériens ont envahi Khartoum-Nord. Les supporteurs des Verts se sont réveillés trop tôt. Ils étaient les premiers à occuper les grandes artères de la ville. Le vert et blanc se distingue de loin et même de très loin. Aux alentours de Souk Arabi (marché arabe, Ndlr), situé à Khartoum-Sud, les Algériens étaient surnommés «les occupants» par les Soudanais. Les grands boulevards de Khartoum, tel El-Houria ou la Place libanaise, ont longuement vibré sous les échos du tamtam suivis des sons de la trompette. Devant une telle ambiance, les automobilistes libanais n'ont pas hésité à s'y mettre. Drapeau accroché sur le toit des voitures, ils faisaient un tocsin du diable avec leurs klaxons en plein centre-ville. «Pharaons, où êtes-vous?» Alors que les fans des Verts sillonnent les boulevards de Khartoum, les Egyptiens se sont illustrés par leur absence. Une remarque qui n'est pas passée inaperçue aux regards des Algériens. Ces derniers n'ont pas tardé à s'interroger: où sont-ils ces Pharaons? Les Egyptiens étaient présents à Khartoum mais très discrets. Peur ou prudence? Les Egyptiens avaient préféré se mettre à l'ombre et surtout éviter de se faire repérer. D'autant plus qu'on ne parle, ici à Khartoum, que des affrontements ayant opposé les supporters des deux équipes, les deux derniers jours, lorsque des Algériens s'en sont pris à des supporters égyptiens. Sans billet, mais au stade Il était environ 11h30, heure soudanaise, lorsque les supporters algériens commencent à se mobiliser pour se rendre au stade d'El Merrikh de Khartoum. Sans billet, les supporters furent orientés par l'ambassade vers la Foire de Khartoum, dans l'espoir d'obtenir le ticket d'accès. Devant la masse de supporters et le manque de moyens logistiques, l'ambassade d'Algérie a réussi à transporter les milliers de supporteurs au stade en mobilisant plusieurs bus. Les premières échauffourées La tension est montée d'un cran hier entre les supporters algériens et égyptiens. Les fans des deux équipes se sont croisés sur le chemin qui mène vers Oumdourman, ville où se trouve le stade d'El Merrikh. Les Algériens n'ont pu se maîtriser devant la provocation des Egyptiens. Ces derniers n'ont pas trouvé mieux que de prendre la fuite. Un avant-goût du climat électrique dans lequel se déroulera le match et surtout de ce qui se passera vers la fin de la rencontre. Un public merveilleux au stade de Khartoum Près de 13.000 supporters de l'Equipe nationale, entre Algériens et Soudanais, se sont présentés au stade de Khartoum pour offrir un merveilleux spectacle. La partie du stade réservée aux Algériens affichait complet dès 16 heures pour être archicomble à 17 heures. Malgré toutes les difficultés, l'éloignement, les supporters ont fait le voyage pour montrer la vraie Algérie, l'Algérie du coeur. Bien avant le match, les joueurs, le staff technique et la délégation qui les accompagne ont fait quelques apparitions sur la pelouse pour saluer les milliers de supporters. «Vous avez vendu Ghaza pour une poignée de dollars» Les quelque 9000 Egyptiens présents au stade n'ont pas pu faire entendre leurs voix. Passifs à souhait, ils observaient le spectacle des supporters algériens. Ils ont tenté d'étaler un énorme drapeau en guise de provocation, ce à quoi les supporters algériens ont exhibé un immense drapeau de plus de 40 mètres, et ce, tout en rappelant aux Egyptien une triste réalité politique résumée dans ce slogan évocateur: «Vous avez vendu Ghaza avec une poignée de dollars» Un autre banderole immense montrant le drapeau algérien avec le drapeau palestinien et sur lequel on lit: «Ouvrez d'abord le passage de Rafaa!»