La décision définitive quant à l'organisation des élections n'est pas encore prise. Au niveau national, ce conclave, qui a vu la participation, en qualité d'observateurs, des délégations de Khenchela et de Médéa en plus des deux wilayas phares, Tizi Ouzou et Béjaïa, mais aussi de Bordj Bou-Arrréridj, Alger, Sétif...et auquel a appelé la Coordination de M'Chedallah et préparé par le comité de Takerboust, et où l'ensemble des comités de Bouira participe, a débuté jeudi et a retenu à l'ordre du jour ce point pour tenter de réconcilier les parties en opposition. La présence de Tizi Ouzou et de Béjaïa permettra, peut être, de mettre un terme à un conflit interne. Dans ses priorités, la réunion a aussi retenu le point relatif aux élections locales en plus des actions à entreprendre pour libérer les détenus. La décision définitive quant à l'organisation des élections n'est pas encore tranchée. Le niet catégorique décrété par le comité de Béjaïa n'a pas trouvé un écho favorable au sein des autres délégations qui préfèrent attendre. Pour une délégation locale, les revendications sous forme d'ultimatum poussent le mouvement vers l'impasse et donnent au pouvoir une justification vis-à-vis de l'opinion publique nationale. le mouvement étant d'essence démocratique, populaire et citoyenne, il ne saurait recourir aux menaces. A travers les positions, s'exprime une volonté des participants de bien distinguer entre législatives et locales. Si pour le premier suffrage le refus unanime était une évidence, dans le cas du choix des gestionnaires locaux de la cité, bon nombre pensent qu'il est impératif d'y participer. Même si beaucoup de personnes connues du mouvement n'ont pas participé à cette importante réunion - certains étant toujours en prison - il reste que les débats qui y ont prévalu augurent d'un avenir plus serein, démuni de toute passion, et d'une ferme volonté d'aller vers de réelles solutions. Le départ des chefs de daïra, action déjà entreprise dans la wilaya de Tizi Ouzou, ne fait pas l'unanimité puisque seul celui de Bechloul a été destinataire d'un avis d'expulsion mardi dernier. Ce constat est valable aussi pour Béjaïa. La mise en quarantaine des élus aux dernières législatives ne pose pas de problème à Bouira, puisque dans les 13 communes touchées par la protestation aucun candidat n'y réside. Ces deux points ont été aussi débattus par l'assistance qui, dans une déclaration, précise que le dialogue prôné par le Chef du gouvernement dans les conditions actuelles n'est pas possible. La priorité reste à la libération des détenus, à l'arrêt des poursuites et à l'application de la plate-forme. Au niveau de la wilaya, l'organisation du conclave interwilayas de Takerboust, commune d'Aghbalou, a, une nouvelle fois, mis au jour le divorce consommé entre le groupe initié par la Coordination de M'chedallah et le reste des membres de la coordination de wilaya des comités citoyens. Pour rappel, trois membres des plus actifs du comité de l'ex-Maillot en l'occurrence Kacimi, Toumi, recherchés, et Aoudia sont, pour la présidence tournante, exclus du mouvement pour avoir violé le code de l'honneur. C'est une déclaration-proposition diffusée au début de l'année et portant remplacement de la gendarmerie par des Unités républicaines de sécurité (URS) qui n'a pas été au goût des autres animateurs. Depuis, des accusations d'appartenance aux services, d'activer pour un parti politique sont les motifs invoqués par l'autre clan. Pour l'un des désignés du doigt, l'actuelle direction qui s'est autoproclamée après l'arrestation des principaux animateurs, absents à la réunion, souffre de légitimité. Une information proche du collectif des avocats de ces derniers parle d'une grève de la faim entamée depuis mercredi par 14 détenus, c'est-à-dire, les animateurs et d'autres incarcérés. Signalons que cette grève est la troisième déclenchée par les délégués arrêtés depuis le 14 avril dernier. Les résultats de cette importante réunion seront décisifs en ce début de deuxième année de revendication qui, pour les organisateurs, ne cessera qu'avec la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur.