Enseignants et praticiens de la santé publique sont en grève. C'est au tour des praticiens de la santé d'entrer dans l'arène de la contestation en optant pour un débrayage de trois jours par semaine, à partir d'hier et ce, pendant un mois. Les praticiens de la santé publique de la wilaya de Béjaïa ont répondu au mot d'ordre de grève lancé par leur syndicat national depuis hier. Les revendications se résument en trois points essentiels: le statut particulier, le régime indemnitaire et le quota de logements. Les praticiens de la santé n'ont pas ménagé le ministère de tutelle, le rendant responsable du pourrissement de la situation car il n'a pas daigné prendre en considération les revendications et les propositions de leur syndicat lors des différentes réunions de négociation. «Le statut particulier que le ministère de tutelle veut mettre en place est désormais très loin de celui négocié avec notre syndicat et ne répond pas aux aspirations des travailleurs. Nous revendiquons le statut particulier que nous avons proposé, avec une reclassification de quelques corps comme celui des chirurgiens-dentistes, un régime indemnitaire et un quota de logements pour les praticiens de la santé», déclare à la radio locale M.Atik, le représentant des praticiens de la santé à Béjaïa. Il n'a pas omis de confirmer la réussite totale du mouvement de grève et le suivi massif du mot d'ordre de grève à travers le territoire de la wilaya. En outre, le secteur de l'éducation connaît une paralysie graduelle avec l'adhésion d'établissements primaires et moyens restés en marge du mouvement de grève. Il y a un risque de pourrissement en l'absence d'intervention des pouvoirs publics pour des négociations sérieuses et objectives. Après le rassemblement, le conseil de wilaya a débattu dans l'après-midi de dimanche dernier des suites à donner au mouvement. Les syndicats autonomes de l'éducation ont mobilisé leurs troupes pour organiser un grand rassemblement devant le siège de la direction de l'éducation. Le conseil de wilaya a opté pour la poursuite de la grève jusqu'à satisfaction totale des revendications tout en rejetant toute promesse du ministère de tutelle, a déclaré Slimane Zenati, le coordinateur du Cnapest de Béjaïa. Cette situation n'a pas été sans provoquer l'ire de quelques lycéens qui veulent qu'un terme soit mis à la situation, comme nous l'ont déclaré un groupe d'élèves du technicum lhaddaden. «Cette grève est fondée compte tenu des problèmes que vivent nos enseignants, mais on ne peut pas rester en marge de cette situation qui n'arrange personne. Nous appelons Benbouzid à répondre favorablement aux revendications des enseignants afin de dénouer la situation car on risque de connaître un retard irrécupérable dans les programmes», disent-ils. Il y a également une pétition pour le gel de la commission de wilaya des oeuvres sociales. L'Unpef et le Snte préparent un dossier ficelé à adresser au premier responsable de la wilaya. Il y aura aussi des actions à propos desquelles les syndicats autonomes de la wilaya semblent d'accord. Il s'agit, entre autres, d'une grève suivie d'une marche dans les prochains jours.