Leur remise en exploitation est tributaire de la réalisation par les concernés de bassins de décantation pour le traitement des margines. Cent quarante-huit huileries ont été fermées en 2009 à travers la wilaya de Tizi Ouzou par arrêtés du wali «pour non-conformité aux normes environnementales» à l'issue d'opérations d'inspection par des commissions d'installations diligentées par la Direction de l'environnement. Il faut dire que l'hygiène n'a jamais été le point fort de la plupart des huileries. Cette mesure a été prise, selon le directeur de l'environnement, «pour la protection du bassin versant du barrage de Taksebt (175 millions de m3) contre les risques de pollution que fait peser sur lui la margine, substance organique noirâtre résultant de la transformation des olives, rejetée à l'état brut» dans les cours d'eau par des huileries situées en amont de cet ouvrage hydraulique destiné à l'alimentation en AEP des wilayas de Tizi Ouzou, Boumerdès et Alger. En effet, ces huileries traditionnelles et semi-automatiques rejetaient les résidus d'huile dans les rivières. Selon ce responsable, la remise en exploitation des huileries en question est tributaire de la réalisation par les concernés de bassins de décantation pour le traitement des margines, ainsi que des audits environnementaux pour déterminer les impacts des activités de ces huileries sur l'environnement et identifier les mesures et moyens nécessaires à l'atténuation de cette pollution. «61 unités sur les 148 fermées ont été rouvertes pour cette campagne oléicole pour avoir satisfait aux conditions énoncées», a indiqué le directeur de l'environnement. Le plus grand danger de pollution, a-t-il estimé, «provient des huileries modernes qui, comparativement aux unités artisanales, sécrètent un important volume de margine, dont la grande concentration empêche l'eau de s'auto-épurer». Les grignons (résidus d'olives broyées) sont un facteur de pollution liée à l'activité des huileries: «Cette matière organique imprégnée d'huile lampante représente dans le cas de son rejet aux abords des oueds, une réelle menace pour la nappe phréatique», a expliqué la même source, qui rappelle l'interdiction de déposer cette substance dans les périmètres environnant les cours d'eau. Aussi, est-il exigé des propriétaires des huileries des aires de stockage du grignon et de le déposer dans des décharges éloignées des oueds. Pour la récupération et la transformation des grignons produits en grandes quantités par un parc oléicole avoisinant 500 huileries, la direction de l'environnement fait état de l'agrément par le Calpi d'un projet initié par un particulier à la zone d'activités de Boghni pour «la fabrication de briques de chauffage à l'aide de particules solides, alors que les résidus d'huile récupérés serviront à la fabrication de savons et des shampoings».