Des huileries sont fermées et des commissions d'inspection en tournée alors que la campagne oléicole bat son plein. Raison invoquée par le directeur de l'environnement : la pollution des cours d'eau. Sur les 423 huileries industrielles que compte la wilaya de Tizi Ouzou, seules 250 sont équipées de bassins de décantation pour recueillir les rejets liquides, notamment la margine. D'après les spécialistes, une tonne d'olives traitée génère 40 % de noyaux, 40% de margine et 20% d'huile. Selon M. Oubabas, directeur de l'environnement, une tonne d'olives représente l'équivalent des rejets quotidiens de 500 habitants. Pourtant, le noyau peut être utilisé comme combustible et la margine pour fabriquer du savon, pour peu que le circuit de traitement soit réalisé et mis en service. « Nous sommes en train de sensibiliser les investisseurs pour qu'ils récupèrent ce sous-produit. Aux huileries, peuvent être intégrées des unités complémentaires pour la transformation de la margine. Actuellement, des mises en demeure sont adressées aux propriétaires des huileries pour qu'ils s'équipent de bassins de stockage. » Pour le responsable de l'environnement, ces bassins sont la meilleure solution pour limiter les flux polluants et valoriser la margine. Dernièrement, certains investisseurs ont constitué des dossiers pour installer des huileries dotées d'équipements afin de fabriquer du savon. Bien que non toxique, la pollution causée par la margine est encombrante. Cette forme de pollution organique prend une grande ampleur, vu le nombre d'huileries dans la wilaya et la nature chimique de la margine. C'est un produit dense qui ne décante pas d'où sa menace sur les cours d'eau. Autrefois, les femmes fabriquaient elles-mêmes du savon de manière artisanale en mélangeant de la potasse à la margine.