«L'Algérie est un pays ami qui se bat pour la promotion de la culture et de l'identité africaines», a indiqué le président du comité d'organisation, Souliemane Odraogo. La 9e Foire internationale du livre de Ouagadougou (Filo) s'est ouverte, jeudi dernier dans la capitale du Burkina Faso, dans une ambiance de fête, par le Premier ministre burkinabé, M.Tertus Zongo en présence de Mme Zehira Yahi, chef de cabinet de la ministre de la Culture, en présence d'un nombreux public. Le Salon auquel l'Algérie participe en tant qu'invité d'honneur, accueillera plus d'une cinquantaine d'exposants, qui sont venus de la Côte d'Ivoire, du Sénégal, de Guinée et du Togo. Placée sous le thème «la littérature africaine au XXIe siècle», cette manifestation culturelle annuelle «se veut un espace de rencontres de tous les acteurs du monde de la culture dans cette région de l'Afrique», a indiqué le président du comité d'organisation, Souliemane Odraogo. Concernant le choix de l'Algérie comme invité d'honneur, M.Odraogo a indiqué que «cette dernière s'est imposée grâce à ses grands écrivains, dont les oeuvres sont enseignées à l'université du Burkina Faso», ajoutant que «l'Algérie est un pays ami qui se bat pour la promotion de la culture et de l'identité africaines». Tôt le matin, les deux stands de l'Algérie ont connu vendredi une animation remarquable, avec un nombreux public, composé notamment de jeunes et aussi d'opérateurs dans le domaine de l'édition, affluant sans discontinuer en quête de nouveautés et aussi d'opportunités d'affaires. Cette affluence constatée s'explique par les prix des ouvrages très abordables, selon plusieurs visiteurs abordés. Les deux stands regroupent des ouvrages du ministère de la Culture et de l'Entreprise nationale des arts graphiques (Enag), représentant plusieurs centaines de titres dans différents domaines de connaissance et de la littérature. «L'Enag a consenti un effort en matière de prix, sachant que les livres sont, en plus, cédés sans droits et taxes durant cette manifestation», a indiqué, M.Noureddine Mamouzi, représentant de ladite entreprise. «Cette grande affluence, en particulier d'étudiants à la recherche parfois de titres précis et de livres scolaires, propose plus de 400 titres dans différents domaines», précise t-il. Le même interlocuteur a ajouté que l'Enag, qui produit actuellement plus de 56 millions d'ouvrages/an grâce à l'acquisition récemment d'équipements de dernière génération pour l'impression, «compte mettre le cap vers l'international, notamment le marché africain et investir dans le segment livres scolaires et parascolaires. La Filo offre une belle opportunité pour se placer dans ces marchés prometteurs», a-t-il indiqué. De son côté, M.Hadj Nacer, directeur du livre et de la lecture au niveau du ministère, précise que «les ouvrages exposés au niveau du stand du ministère de la Culture ne sont pas proposés à la vente». Ajoutant qu'«ils seront offerts aux institutions culturelles du Burkina Faso à la fin de cet événement, qui se prolongera jusqu'au 30 novembre». La représentante de Mme la ministre de la Culture, Mme Zehira Yahi, avait rappelé dans son allocution d'ouverture, en présence du chef du gouvernement burkinabé, le succès du dernier Panaf d'Alger qui a permis une relance de l'activité et des échanges culturels entre les pays africains. «Notre présence parmi vous nous permet également de présenter les avancées de la littérature et de l'édition algériennes et de jeter les bases d'une coopération durable, mutuellement bénéfique dans le domaine du livre». Pour preuve, l'Algérie est représentée par de nombreux écrivains, conférenciers et éditeurs, qui auront à animer une série de conférences ayant trait à la vie culturelle algérienne et proposeront au public local des centaines des titres algériens. A ce titre, les activités ont été entamées le jour même, par une rencontre-débat qui a regroupé des chercheurs des deux pays et des étudiants burkinabés autour de la littérature maghrébine. Le conférencier burkinabé, Issou Go, a relevé, lors de son intervention, «la ressemblance entre les littératures des deux pays dans les thèmes abordés avec une certaine spécificité depuis la période pré-indépendance jusqu'à nos jours». Pour sa part, Mme Zoubida Mameria a notamment, mis en relief «la lutte des hommes de lettres algériens pour la libération et la promotion de l'identité africaine de leur peuple». Dans ce même contexte, elle a ajouté que «les auteurs algériens ont toujours revendiqué la renaissance de la culture africaine, loin des clichés véhiculés par les colonialistes». Aujourd'hui, l'Afrique rassemble ses enfants durant cet évènement, qui est le lieu où l'on véhicule des millions de mots et maux africains dans un sens. De l'autre, il est là, pour confirmer ce chantier culturel qui ne peut passer que par son outil essentiel, le livre, pour cela, il se veut un espace intelligent qui, au-delà de la vente, consacre des partenariats entre professionnels et permet aux nouvelles générations de s'initier aux métiers du livre, un support contre lequel s'acharne une autre forme d'intelligence!