La 3e conférence du Partenariat transsaharien de lutte contre le terrorisme (Tran-Sahara Counter-Terrorism Partnership/TSCTP), qui s'est déroulée jeudi passé dans la capitale sénégalaise, Dakar, a permis de franchir un pas dans la coopération militaire entre les Etats-Unis et l'Afrique. Cette rencontre à laquelle ont pris part des chefs d'états-majors du Tchad, du Mali, de la Mauritanie, du Maroc, du Niger, du Nigeria, du Sénégal, de la Tunisie, l'Algérie a été représentée, selon un communiqué du MDN, par un cadre supérieur de l'état-major de l'ANP. Le communiqué dément par la même occasion l'information donnée par des agences de presse sur la présence du chef d'état-major de l'ANP, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah à cette rencontre. Initiée par les Etats-Unis, la rencontre, pilotée par le commandement en Europe, concerne 9 pays d'Afrique et a pour objectif la coopération et la coordination de la lutte contre le terrorisme. “Cette coopération et cette coordination devront se faire notamment dans le partage du renseignement du fait du caractère transnational du terrorisme”, a indiqué le général de brigade sénégalais, Abdelakder Gueyé, dans une conférence de presse. Le général a mis l'accent, selon l'APS, sur “la nécessité du renforcement des capacités de lutte contre le terrorisme des armées des pays membres du partenariat avec la coopération des grandes puissances, tels les USA, en soulignant que ces armées sont des armées classiques, habituées à des conflits classiques, mais manquant d'expérience en matière de lutte antiterroriste”. Une expérience acquise par l'ANP, mais pas par les autres armées des pays de l'Alliance. “Aujourd'hui, ce nouvel ennemi GSPC qui inquiète davantage depuis son intégration à Al-Qaïda est imprévisible, voire insaisissable, du moins difficilement identifiable, d'où la difficulté à le combattre”, a souligné le général sénégalais. L'officier américain reconnaît qu'il s'agit pour les Etats-Unis de renforcer leur présence dans cette région — “Nous souhaitons continuer et renforcer notre rôle dans la région”, a précisé William Ward —, mais explique ce déploiement par des objectifs communs avec les 10 pays, Maghreb et Sahel, membres du TSCTP, qui sont “la diminution de la capacité des extrémistes violents à blesser ou à tuer des civils innocents” pour reprendre ses propos. “L'engagement des Etats-Unis dans ce partenariat est durable et vise à aider à planifier et à déployer des opérations de lutte contre le terrorisme”, a-t-il ajouté. Cette rencontre est intervenue au lendemain de l'annonce de la création du commandement Afrique des Etats-Unis, confirmée, le lendemain, par William E. Ward. Il a estimé le budget annuel entre 80 et 90 millions de dollars. L'AFRICOM sera responsable de tout le continent à l'exception de l'Egypte qui est sous le commandement central. Pour l'instant, le siège de l'AFRICOM est provisoirement installé à Stuttgart (Allemagne) siège du commandement Europe. Il sera déplacé ensuite dans un pays africain. Mais aucun n'a déjà été choisi. Seule précision : il sera opérationnel à partir de 2008. La décision du département d'Etat de créer l'AFRICOM est venue en réponse à une demande de nombre de pays africains qui voulaient qu'un commandement distinct s'occupe des affaires de ce continent, selon le secrétaire d'Etat à la défense, Robert Gates. Le rôle de ce commandement, a-t-on précisé, ne sera pas uniquement militaire, puisqu'il a aussi une mission diplomatique. L'ambassadeur Robert Loftis, négociateur de haut rang au département d'Etat, l'a précisé en disant : “Nous entendons réunir toutes ces activités déjà en cours sous un seul commandement.” En plus clair, ce commandement spécifique sera chargé de superviser les opérations (militaires) ainsi que les relations américaines avec l'Afrique devenue un centre d'intérêt particulier ces dernières années pour plusieurs puissances. Djilali B.