Les Etats-Unis d'Amérique dirigent des opérations militaires dans la région du Sahel. Ces manœuvres militaires d'une durée de trois semaines entrent dans le cadre d'un programme américain de partenariat militaire dans la lutte antiterroriste dénommé Trans Sahara Counter Terrorism Partnership, a rapporté BBC News. Tous les pays sahélo-sahariens y participent, à savoir le Mali, la Mauritanie, le Tchad et le Niger. D'autres pays africains y prennent part. Il s'agit notamment du Sénégal, du Burkina Faso et du Nigeria, ajoute la même source. Plus de 1200 militaires, dont 300 soldats du Centre de commandement provisoire de Ouagadougou (Burkina Faso), effectuent ainsi des exercices spécifiques intimement liés aux besoins de la lutte antiterroriste dans cette région infestée par Al Qaîda au Maghreb islamique. Outre les Etats-Unis, des pays européens, dont la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la France et l'Espagne, contribuent à ce programme. Mais pas l'Algérie. Directement concernée par la situation dans la région de par sa proximité géographique, elle n'a pas été conviée à y participer. Les raisons pour lesquelles l'Algérie, acteur normalement incontournable dans la région, n'aurait pas été sollicitée pour participer à ce programme sont à chercher dans la dernière rencontre des chefs d'état-major des armées des sept pays du Sahel, organisée en avril dernier à Alger. Une rencontre qui, relève BBC News, n'a pas répondu aux attentes de l'Administration américaine qui avait, pourtant, salué l'initiative juste après son annonce. Lors de cette rencontre, l'Algérie a agi en véritable leader régional, réussissant à asseoir une base de coopération militaire solide entre les différents pays de la région sahélo-saharienne. Cette rencontre a permis la création d'un comité d'état-major opérationnel conjoint entre l'Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger, dont le siège est installé à Tamanrasset. C'est dans cette même ville que les Américains avaient voulu installer le commandement militaire d'Africom. Chose que l'Algérie a catégoriquement refusée. Un refus qui n'a toujours pas été digéré par l'Administration américaine qui cherche un moyen de faire revenir Alger sur sa décision. Le Pentagone a pris récemment la décision d'introduire officiellement l'Algérie comme un partenaire privilégié pour la lutte contre Al Qaîda au Maghreb et dans la région du Sahel. Des officiels américains ont effectué plusieurs navettes entre Washington et Alger. En novembre 2009, le commandant du commandement militaire des Etats-Unis pour l'Afrique (Africom), le général William Ward, accompagné par Ronald Ladnier, le commandant des forces aériennes d'Africom, se sont rendus en Algérie, où ils ont rencontré le général-major Abdelhamid Ghriss, chef du département organisation et logistique à l'état-major de l'ANP, et le général Mekri Noureddine, directeur des relations extérieures et de la coopération au ministère de la Défense, ainsi que par l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger et l'attaché de défense auprès de l'ambassade américaine. Lors de cette visite, les envoyés spéciaux de la Maison-Blanche avaient réitéré leur volonté de voir l'Algérie intégrer le programme de l'Africom. Mais Alger avait vite rappelé sa position de refus de cette offre en excluant toute possibilité de permettre l'installation d'une base militaire étrangère sur le sol algérien. Le 3 février 2009, c'était au tour du responsable du bureau de coordination antiterroriste du département d'Etat américain de faire le déplacement à Alger pour rencontrer le directeur général de la Sûreté nationale. Peine perdue. Alger campe sur ses positions. Les Etats-Unis revoient leur offre à la baisse, sollicitant juste une autorisation de l'Algérie leur permettant de survoler et utiliser la base militaire de Tamanrasset. Niet. Pour faire face à cette pression, l'Algérie multiplie les initiatives pour renforcer sa coopération militaire avec ses voisins du Sud. Ce qui semble marcher…