L'enquête se poursuivait hier en Russie sur l'attentat qui a provoqué le déraillement du train de passagers Nevski Express reliant Moscou à Saint-Pétersbourg, causant la mort d'au moins 25 personnes, tandis que les proches des victimes commençaient à identifier les corps. Selon le dernier bilan, «25 personnes sont mortes et 26 sont portées disparues. Elles ne sont ni à l'hôpital parmi les blessés, ni parmi les morts», a déclaré le ministre des Situations d'urgence Sergueï Choïgou à l'issue de la réunion de la cellule de crise du gouvernement. Le précédent bilan faisait état de 26 victimes et de 18 disparus. «J'espère que d'ici la fin de la journée, tous les corps seront identifiés», a déclaré M.Choïgou, alors que 19 d'entre eux l'ont déjà été. Mais une source au sein des services de sécurité russe, citée par Interfax, a indiqué que le bilan pourrait encore augmenter, des restes de corps ayant été retrouvés sur les lieux de la catastrophe. Les enquêteurs étaient pour leur part à pied d'oeuvre pour tenter de découvrir les indices qui leur permettront de faire la lumière sur cet attentat, alors qu'aucune revendication crédible n'a été annoncée. «De bon matin (...), les enquêteurs et les criminologues ont recommencé à examiner les lieux de l'accident. Les enquêteurs travaillent aussi avec les victimes et les témoins de l'événement», a déclaré à la télévision russe le porte-parole du comité d'enquête du parquet fédéral, Vladimir Markine. «Il est encore tôt pour parler de suspects, une enquête active est en cours pour établir et rechercher les personnes impliquées dans l'événement», a-t-il ajouté. Samedi, le comité avait ouvert une enquête pour «terrorisme», annonçant que le train avait été visé par un attentat et que les «restes d'un engin explosif» avaient été découverts. Le ministre russe de l'Intérieur, Rachid Nourgaliev, avait assuré samedi que la police disposait d'indices selon lesquels «plusieurs personnes» avaient participé à l'attentat. Par ailleurs, hier, 85 passagers du Nevski Express étaient toujours hospitalisées à Moscou, Saint-Pétersbourg, et dans les régions de Tver et de Novgorod, à la frontière desquelles le drame s'est déroulé vendredi soir, a indiqué la ministre de la Santé, Tatiana Golikova. La morgue de Tver accueillait les proches des victimes, venus de Saint-Pétersbourg et Moscou pour la plupart afin d'identifier les corps des défunts. «Presque tous ont eu besoin d'une aide psychologique», a déclaré à Interfax Galina Fedosseeva, une porte-parole de l'administration de Tver, ville située à 170 km au nord-ouest de Moscou. Le déraillement de plusieurs wagons du Nevski Express, train haut de gamme souvent emprunté par les touristes étrangers, a eu lieu vendredi soir à 284 kilomètres de l'ancienne capitale impériale, près du village d'Ouglovka, dans une zone de forêts et marécages. Samedi, le chef du FSB, Alexandre Bortnikov, avait déclaré qu'un engin artisanal d'une puissance équivalente à sept kilos de TNT était à l'origine de la catastrophe. Hier matin, le trafic a été «totalement rétabli» sur la ligne, a indiqué RZD, la compagnie des chemins de fer russes, dans un communiqué.