La plus que probable participation du seul parti d'opposition aux prochaines élections locales, ne laisse pas la rue indifférente. Le sujet est sur toutes les lèvres. La condition de la libération des détenus est partagée par les citoyens. Par rapport à ces derniers, n'oublions pas que l'ex-secrétaire national du FFS, Ali Kerboua, a été la première personnalité nationale à venir exprimer son soutien aux grévistes de la faim, l'année dernier. Ce geste, qui est resté dans les mémoires, a permis au parti de Hocine Aït Ahmed de se rapprocher des comités citoyens. La division qui prévaut au sein de la Coordination des comités citoyens de la wilaya de Bouira, que, même l'interwilayas n'a pu réconcilier, tire sa source de l'appartenance des deux groupes aux partis implantés en Kabylie. L'annonce de la décision de Ahmed Djeddaï a semé l'émoi et la panique parmi les autres partis de la région. Le FLN, le RND, Ennahda, le MSP, le PT et le FNA de Touati récemment implanté à Bouira grâce à des éléments dialoguistes, misaient sur l'absence du FFS pour se partager les communes de la wilaya. Son retour sur la scène fausse les calculs de ses rivaux. Si à l'Est, les 13 communes sont un acquis certain, les partis islamistes ou ceux de la coalition gouvernementale risquent de perdre des plumes dans les 30 autres communes où la gestion du RND continue à susciter le mécontentement. De Souk El-Khemis à Taourirt, de Lakhdaria à Dira, le plus vieux parti d'opposition, par ses positions indéfectibles sur la situation sociale, les questions de gestion, l'avenir du pays...fait l'unanimité qui voit en ce parti la seule alternative et l'unique opposition au régime. L'autre facteur qui agit en faveur du FFS, reste l'appartenance ethnique de son secrétaire national, Ahmed Djeddaï. Se proclamant Amazigh-arabophone, le docteur a permis d'écarter la thèse d'un parti raciste, régionaliste. Son rival de toujours, lui, jouit d'une réputation opposée. Par rapport au dénouement de la crise en Kabylie, les citoyens sont unanimes à penser que la solution implique deux parties. Les détenteurs du pouvoir sont dans l'obligation d'assumer leurs responsabilités au même titre que les comités citoyens. Le FFS, qui jouit d'une excellente réputation de par son travail de proximité et ses positions aux côtés des citoyens, l'opposition entre les maires et le wali de Tizi Ouzou en sont une preuve, peut jouer un rôle prépondérant dans le dénouement, mais il n'en a pas l'exclusivité. Il peut être un intermédiaire entre les décideurs et les animateurs initiateurs du printemps noir. Pour reprendre un passage de l'éditorial de notre quotidien d'hier: «La balle est dans le camp du pouvoir, croisons les doigts».