Pour cette nation de tout juste deux millions d'âmes, se qualifier pour la Coupe du Monde est déjà un exploit. Pour y parvenir, elle a écarté de son chemin la Pologne, la République tchèque et enfin la Russie. Miraculeux, diront certains, mais peut-être pas tout à fait si l'on se souvient que la Slovénie a déjà participé une fois à l'épreuve reine du football mondial. Elle n'en sera donc pas à son coup d'essai en Afrique du Sud. À l'issue du tirage au sort préliminaire, la plupart des observateurs avaient donné la République tchèque et la Pologne - deux rescapés d'Allemagne 2006 et de l'Uefa Euro 2008 - comme favoris du Groupe 3. Au final, ce dernier a donné lieu à une lutte acharnée pour la première place entre... la Slovénie et la Slovaquie. La Slovénie doit sa qualification avant tout à une défense étonnamment hermétique, la plus étanche de la Zone Europe derrière celle des Pays-Bas. Mais la sélection dirigée par Bert van Marwijck a disputé deux matches de moins que celle entraînée par Matjaz Kek, qui n'aura finalement cédé que quatre fois en dix sorties. À la veille de la dernière journée, la Slovénie faisait même figure de favorite pour décrocher le billet direct pour l'Afrique du Sud. Mais c'était compter sans la pugnacité de la Slovaquie. Battue par les Slovènes à l'extérieur et à domicile, les Slovaques ont trouvé les ressources pour aller s'imposer en Pologne (1:0) lors de l'ultime journée. Etant donné que son indépendance date seulement de 1991, année où elle se sépare de la Yougoslavie, la Slovénie possède une histoire footballistique plus courte que celle de la plupart des autres qualifiés pour l'Afrique du Sud. Cela dit, elle peut se targuer d'avoir atteint la phase finale de la Coupe du Monde de la Fifa dès sa deuxième tentative. En qualifications, les joueurs emmenés par Srecko Katanec disposent de la Suisse et - ironie de l'histoire - de la Yougoslavie et valident leur billet pour Corée/Japon 2002. Malheureusement, l'expérience slovène au grand rendez-vous mondial tournera court, le joueur vedette Zlatko Zahovic étant renvoyé au pays après un différend avec Katanec au terme du premier match de groupe. La Slovénie s'inclinera à trois reprises en autant de sorties.