Les écoliers de tous les paliers ont été sommés, la semaine dernière, de se prémunir de bavettes médicales. «La situation n'est pas encore pandémique, n'empêche que la prévention est le meilleur moyen pour faire face à une éventuelle profusion du virus AH1N1 dans le milieu scolaire», a déclaré, à notre rédaction, un haut cadre de la direction de l'éducation de la wilaya d'Oran. En effet, les écoliers de tous les paliers ont été sommés, la semaine dernière, de se prémunir de bavettes médicales qu'ils mettront sur leurs bouches à la faveur de la moindre mutation. Cette mesure a été décidée à la suite des transformations rapides qu'a connues le phénomène de la grippe porcine et les rapports, dits «inquiétants, mais pas critiques» établis par les différentes structures ayant chacune un rôle à jouer dans le dispositif de lutte contre la propagation du virus AH1N1. Une question reste posée, ces bavettes dites médicales seront-elles prises aux frais des parents d'élèves ou au compte des instances chargées de faire face au phénomène? «Depuis que les élèves ont été obligés de s'équiper de ces bavettes, aucune autre suite n'a été donnée et aucune autre réponse n'a été apportée à l'exception des déclarations qui prêtent à confusion». Allons-nous vers la réédition de la gestion «hasardeuse» qui a accompagné les premiers jours de l'apparition, en 2003, de la peste à Hehaïlia, dans la daïra d'Oued Tlelat? «Tout porte à le croire», explique-t-on. A Oran, tout semble normal dans une situation, pourtant anormale. La batterie de recommandations décidées a été mise en oeuvre tardivement, regrette-t-on. Par ailleurs, en plus de ces clichés alarmants, l'alerte maximale est décrétée au niveau du géant sanitaire régional d'Oran, le centre hospitalo-universitaire. Ainsi, les responsables locaux des différents services hiérarchiques de la santé ont décidé, à la hâte et en urgence, de la fermeture du service de réanimation du CHU d'Oran et la mise au repos obligatoire de tout son personnel et pour une durée de 10 jours. Une telle décision n'est pas sans susciter le mécontentement de plusieurs praticiens, notamment le personnel médical et paramédical du service concerné. En revanche, les explications apportées ne portent aucune confusion explique-t-on. «Il y a eu tout de même deux cas suspects parmi nos effectifs», ont indiqué les mêmes sources, ajoutant que «deux médecins, le premier exerce au service de réanimation, présentent des symptômes de la grippe porcine». Ce n'est pas tout, étant donné la polémique née après la fermeture du service est appréciée à des degrés différents. Reste que la décision prise est irrévocable compte tenu des craintes d'une évolution, à la fois rapide et positive de la grippe porcine dans l'enceinte du service même. «Parmi les deux cas suspects, l'un des deux médecins se serait opposé au traitement dur et exceptionnel exigé par les recommandations contenues dans le dispositif mis en place pour la lutte contre la propagation du virus AH1N1», ont argumenté les mêmes sources.