C'est le branle-bas de combat dans la wilaya d'Oran après le décès d'une jeune femme, survenu samedi dernier au CHU d'Oran. La récente évacuation du service de réanimation des UMC laisse planer une certaine inquiétude. Deux médecins suspectés porteurs du virus H1N1 ont été mis en quarantaine. Pour surpasser la transmission de la pandémie, les élèves des trois paliers devront nécessairement répondre aux recommandations des services sanitaires, indique un spécialiste virologue. Les mesures de prévention préconisent le port de bavettes médicales que les élèves devront mettre sur la bouche. Cette décision prise par les responsables de l'éducation et de la santé concernerait l'ensemble des élèves normalement scolarisés. Cette précaution est obligatoire si l'on veut faire barrage à la maladie virale, qui a déjà fait deux victimes à Oran, avertit un médecin du service épidémiologique du CHUO. Les parents d'élèves, qui ont favorablement accueilli cette disposition médicale, semblent cependant perplexes. La question de savoir qui payera les frais d'acquisition des bavettes préventives est diversement interprétée. « Nous sommes d'accord pour prémunir nos enfants contre la grippe porcine pour peu que les responsables y mettent du leur », affirment des parents d'élèves. Du côté de l'institution hospitalière, l'obligation faite aux élèves de se doter de ces bavettes médicales prête à confusion dans la mesure où rien d'officiel n'a encore filtré des instances concernées, apprend-on par ailleurs. Ces tergiversations ne sont pas sans rappeler le cataclysme provoqué par la peste bubonique en 2003 à Kehaïlia (Oran). Les parents d'élèves joignent leurs voix à celles des professionnels de la santé pour la mise en place d'un dispositif de surveillance, de prévention et de traitement de la grippe A. L'inquiétude est d'autant plus grande que l'hôpital d'Oran fait actuellement l'objet de mesures draconiennes. Jusqu'à ce jour, aucun cas de grippe porcine infantile n'a été enregistré. « Mais il reste que nous devons axer nos efforts sur des campagnes de sensibilisation et de dépistage en milieu scolaire. C'est un travail de fourmi, mais nous devons l'entreprendre », nous confie un médecin épidémiologiste. En milieu scolaire, les UDS ont non seulement été renforcées mais elles sont en état d'alerte. En plus des visites effectuées dans les établissements, à l'exemple des campagnes menées hier en milieu scolaire, les membres de ces entités restent à l'écoute de la moindre alerte. « Dès que le moindre symptôme de fièvre est déclaré, l'intervention est immédiate et l'élève est tout de suite transféré au centre de soins le plus proche », assure-t-on à la direction de l'éducation, afin d'éviter toute possibilité de contamination. La prévention est mise en avant dans ce genre de circonstance et les conseils portent notamment sur la nécessité d'utiliser du gel désinfectant pour le lavage régulier des mains. Ce produit, atteste une source, est déjà distribué dans les crèches et le préscolaire. Pour les autres, les parents d'élèves demandent à ce que ce produit soit fourni par l'Etat. Par ailleurs, en plus de combattre la maladie, la société doit apparemment aussi faire face à la rumeur et à l'intox qui amplifient la panique liée à ce virus. En effet, depuis quelques jours, plusieurs fausses informations circulent. Un appel anonyme dans une rédaction fait état de l'évacuation de 20 élèves dans une école avec des détails qui laissent croire que la source avait été sur les lieux. Pourtant, après vérification, il s'est avéré qu'il n'en était rien.