Le pari qui s'annonçait difficile a été tout simplement relevé par une équipe très dynamique et créative à souhait. Sous le haut patronage de Mme la ministre de la Culture, Khalida Toumi, du wali de Béjaïa et en compagnie d'autres sponsors, la ville de Yemma Gouraya abrite la 2e édition culturelle de la musique et de la chanson kabyles du 3 au 8 décembre. On notera la participation de sept wilayas sur les huit prévues, suite à la défection pour la deuxième fois de la wilaya de Sétif qui compte pourtant plusieurs troupes musicales dans le genre kabyle. Boumerdès, Bordj Bou Arréridj, Tizi Ouzou, Alger, Jijel, Bouira et Béjaïa. Le pari qui s'annonçait pourtant difficile depuis la tombée de rideau de la toute première édition de l'année dernière, a été tout simplement relevé par une équipe très dynamique et créative à souhait, guidée magistralement par Mohamed Benbaba, directeur de la Maison de la culture Taous-Amrouche de Béjaïa, élu pour la circonstance, commissaire du Festival de la musique et de la chanson kabyles. Il y avait du monde, jeudi en fin de journée et durant la soirée, à la Maison de la culture de Béjaïa. Familles, adultes, jeunes, moins jeunes, filles et garçons, artistes, élus, curieux, autorités locales, le public était là dans toute sa dimension. La salle de spectacle de la Maison de la culture s'est même révélée exiguë pour recevoir tout ce beau monde qui s'est déplacé à l'ouverture du premier Festival de la musique et de la chanson kabyles. L'affiche était, en effet, alléchante pour la nouvelle génération, avec Mohamed Allaoua, la vedette de la chanson kabyle qui n'arrête pas d'élargir sa popularité à travers le territoire national et même au-delà des frontières. Après le discours de bienvenue du commissaire du festival, Mohamed Benbaba, et les allocutions de M.Ali Bedrici, wali de Béjaïa, la manifestation a commencé par la chorale Abzim de Sidi Ali Bounab qui a souhaité la bienvenue aux présents par des chants lyriques à la hauteur de l'événement. Lui succédant sur scène, l'autre troupe de d'Ighil Imoula de Tizi Ouzou a présenté une magnifique chorégraphie intitulée Tameghra Lekbaïl pour laisser place à Salah Aït Manseur qui gratifia le nombreux public présent de quelques morceaux kabyles dans le genre flamenco. Et l'heure fut venue de marquer une pause et pas des moindres, en rendant un vibrant hommage à l'un des piliers de la chanson kabyle, Taleb Rabah, qui a tenu à être présent malgré le poids des ans et les problèmes de santé. Très ému sur scène en présence de M.Ali Bedrici, du représentant de Mme Khalida Toumi, Taleb Rabah a tenu à remercier tous ceux qui ont participé de près ou de loin à l'organisation de cette manifestation en pensant à lui: «Je vous remercie beaucoup et je vous souhaite bon courage dans vos missions pour continuer dans la même dynamique afin de rendre visible l'Algérie au niveau mondial dans tous les domaines», avait-il déclaré. C'est vers 19 h que la vedette actuelle de la chanson kabyle, Mohamed Allaoua, accompagnée par son propre orchestre, monte sur scène sous un tonnerre d'applaudissements, youyous et autres cris des jeunes filles présentes en force dans la salle en cette première soirée inaugurale. «Assed assed ghori, ssar Tamurt, Afous, Allez allez, Allo tricité» sont entre autres les chansons interprétées par la vedette de la soirée qui a su puiser dans son répertoire pour envoûter une assistance en manque. On danse, on s'amuse et on réclame chaque fois d'autres tubes qui ont marqué la scène artistique musicale, dont Assed assed ghori que le public avait réclamé à plusieurs reprises. Dans un point de presse, le directeur de la Maison de la culture de Béjaïa et commissaire du festival, Mohamed Benbaba, est revenu sur la portée de ce genre de manifestation: «Nous voulons donner une touche spéciale à ce festival en cette 2e édition dans sa globalité en faisant participer et toucher toute la société qui ne doit pas rester en marge à travers les quatre coins de la wilaya», déclare-t-il avant d'ajouter que «l'objectif de ce genre d'espace est créé afin d'encourager les jeunes créateurs à faire preuve de leur talent et se mesurer au stress de la scène en présence du public» avant de conclure en substance que «le jury de sélection est composé de spécialistes du domaine, à leur tête M.Saouli le maestro de l'Orchestre symphonique national». Par ailleurs, les trois premiers lauréats de la compétition participeront à la finale qui aura lieu dans la cadre du Festival et de la chanson amazighe à Tamanrasset du 19 au 25 décembre prochain. Les trois premiers bénéficieront d'une récompense financière d'un montant de 30, 20 et 10 millions de centimes par ordre décroissant. Enfin, durant cette grande manifestation, des conférences-débats sont au programme et des expositions de photos des maîtres de la chanson seront organisées de manière permanente. En guise de clôture, après l'ouverture réservée à la vedette actuelle de la chanson kabyle, Mohamed Allaoua en l'occurrence, Medjahed Hamid et Nouara, l'autre diva de la chanson kabyle animeront le gala de clôture prévu pour le 8 décembre prochain.